« Michel Laplénie, un enfant du baroque, des Arts florissants à Sagittarius » : dans ce livre, Michel Laplénie retrace son parcours, un parcours tout imprégné de musique, depuis l’apprentissage du violon jusqu’à la découverte de sa voie (de sa voix) en passant par des études de germaniste qui l’amèneront à enseigner l’allemand pendant dix ans. Qu’on ne cherche pas ici des confidences d’un autre ordre. Les jalons qui parsèment sa vie portent des noms de musiciens et d’interprètes.
Education musicale classique. Il a une jolie voix, le voici choriste à Vienne. Mais le hasard va jouer son rôle en lui permettant de rencontrer William Christie et de travailler avec lui à cette aventure que fut la découverte de ce que l’on appelle la musique baroque. Le terme « baroque » était jusque là réservé à l’architecture et désignait le triomphe de la ligne courbe sur la ligne droite du classicisme. Voici qu’il désigne maintenant cette musique des XVIIe et XVIIIe siècles, pour une large part méconnue ou transformée dans un esprit et par des instruments qui n’en respectaient certainement pas l’authenticité.
Dénicher des instruments et des partitions
Tout est à « inventer », aimerait-on dire – une manière de chanter, de prononcer le latin, le français ; un autre rapport entre le texte et la musique ; une autre façon de jouer avec des instruments « anciens » qu’il faut dénicher dans quelque musée ou reconstruire à partir des gravures et des traités de l’époque.
Et la soif d’apprendre, de chercher au fond des bibliothèques des partitions qui n’avaient pas été jouées depuis des siècles, l’enthousiasme de tous ceux qui participent à cette aventure, chanteurs, musiciens, chefs de chœur ou d’orchestre, sont remarquables. Petit à petit les « baroqueux » que les tenants de la musique classique regardent avec condescendance finissent par occuper la place qu’ils méritent dans l’enseignement musical et dans l’oreille des amateurs. A quoi il faut ajouter que l’on pouvait compter, à l’époque, sur un certain Jack Lang pour aider à boucler des productions fragiles sur le plan financier. Ô tempora, ô mores !
Il y a trente ans, Michel Laplénie fonde son propre groupe, Sagittarius, ainsi placé sous l’égide de Schütz, l’archer, le sagittaire, et, à travers lui, de cette musique allemande dont Laplénie se fait une spécialité.
Le livre permet de retracer les étapes de l’histoire de Sagittarius jusqu’à l’installation à Blaye et à son rayonnement dans toute l’Aquitaine et bien au-delà.
Sagittarius s’arrête. On s’en désole, mais Laplénie a mûrement réfléchi sa décision et pense qu’il est temps de laisser la place à des groupes plus jeunes. Nul doute que l’esprit sagittarien va continuer de souffler grâce à cette Schola sagittariana dont Michel Laplénie souhaite la poursuite et le développement, puisqu’aussi bien, il ne peut mettre un terme à l’exigence de transmission qui l’a toujours animé.
Pour célébrer en beauté les derniers instants de ce groupe qui a tant œuvré pour le reconnaissance et la renaissance de la musique baroque, Sagittarius donnera des concerts à ne pas manquer. Que la musique et la lecture se marient pour éclairer ce dernier trimestre d’une année qui fut, à plus d’un titre, difficile !
Prochains Concerts de Sagittarius
• le 25 septembre, le concert des trente ans, à Saint-Paul les dominicains, 20h30. Avec les Musikalische Exequien de Schütz et le Magnificat à 6 voix tiré des Vêpres de la Vierge de Monteverdi.
• les 28/29 et 30 octobre concerts de la Schola Sagittariana à l’église d’Abzac, 20h30, à l’église Saint-Bruno de Bordeaux à 20h30, à la chapelle des Minimes à Blaye à 16h.
• le 6 novembre au Pin Galant, Mérignac, 16h. Haendel, Judas Macchabée.
• le 22 décembre, à l’Auditorium deBordeux, à 20h. Schütz, Histoire de la Nativité et motets du temps de Noël.
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