Les moutons de la Transhumance urbaine de Villenave-d’Ornon ont rencontré les anti-golf ce dimanche. Pour cette 8e édition, ces derniers ont profité de l’événement populaire pour faire parler de leur lutte, sur le terrain dit de la Plantation. Certains tractent parmi la foule arrêtée près de la mairie, d’autres attendent que le troupeau de 400 bêtes, cloches au cou, passe, suivi par un millier de personnes – souvent des familles.
« Et vous ils sont où vos moutons ? », « A bas le folklore ! On veut une vraie agriculture, pas une agriculture de musée ! », crient quelques opposants aux échassiers.
Joseph, militant de la cause, rappelle que l’agriculture a cessé à la Plantation quand le projet de golf a émergé, il y a une vingtaine d’années. Il s’insurge que désormais à la sortie du bourg, 20 ha soient donnés à un éleveur où les moutons pâturent « alors qu’il pourrait y en avoir une dizaine » d’agriculteurs sur les 167 hectares où le golf-immobilier est en train de se construire.
Risques
Plus loin, près de son tracteur et tenant par le licol une de ses vaches, Christophe Guenon, éleveur à Cadaujac, fulmine. Le porte-parole de la Confédération Paysanne Gironde explique à qui veut l’entendre les règles strictes à respecter pour un agriculteur en zone Natura 2000. Ses vaches ne peuvent pas être dans le pré entre octobre et avril à cause des risques d’inondations et de grandes marées :
« Avec les hectares remblayés par le golf, il va y avoir encore plus d’inondations à Bègles, Bordeaux et Villenave-d’Ornon. L’agriculture locale va encore trinquer. »
Le public se montre plus ou moins réceptif au message. Les enfants sont, avant tout, intéressés par les animaux à quatre pattes. A l’arrivée, plus d’un millier de personnes festoient à l’occasion de la Transhumance urbaine. Le maire divers droite Patrick Pujol fait fi des arguments des opposants aux golfs :
« L’important est d’avoir raison. Si on a eu les autorisations c’est que les impacts sur l’environnement ont été vus de près. Tous les travaux sont dans le permis qui est passé devant le tribunal après la plainte de la Sepanso. Elle a été rejetée [l’association de défense de l’environnement a été déboutée en 2015, NDLR]. La Sepanso n’a pas fait appel parce qu’ils n’ont pas d’arguments. Comme ils n’en avaient plus, ils ont demandé à certaines personnes de venir mettre le bazar. »
Ces mêmes personnes – les zadistes présume-t-on – seraient, selon lui, « pilotées, soutenues par Europe-Ecologie-les-Verts ». La Zad, installée sur le site, a été évacuée et les grilles et barbelés sont venus sécuriser la suite des travaux. La livraison est prévue pour 2017. Les militants anti-golf veulent poursuivre leur action. Joseph insiste :
« A Notre-Dame-des-Landes ou à Sivens, les travaux avaient commencés mais ils sont à l’arrêt désormais. »
Chargement des commentaires…