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La BNP occupée à Bordeaux pour protester contre l’évasion fiscale

Ce jeudi 24 novembre, 50 Faucheurs et Faucheuses de Chaises ont fait le siège symbolique d’une agence BNP Paribas à Bordeaux pour dénoncer l’évasion fiscale et appeler au financement de la transition écologique et sociale.

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La BNP occupée à Bordeaux pour protester contre l’évasion fiscale

La sono est en place dans l’agence de la BNP Paribas cours du Chapeau-Rouge à Bordeaux. 1, 2, 3, le refrain d’Uptown Funk de Bruno Mars est lancé. Sur les marches du hall intérieur, elles sont cinq à effectuer une chorégraphie comme entrée en matière. Après, c’est le « chauffeur de salle » qui prend le relais et annonce le procès.

Alors qu’une grande partie des employés était sortie pour la pause déjeuner, le personnel de l’accueil regarde, impuissant, la cinquantaine de personnes du collectif Faucheurs et Faucheuses de Chaises effectuer une occupation symbolique. Des militants s’installent sur des chaises qu’ils ont portées eux-mêmes et jouent la parodie d’un procès (voir vidéo ci-dessus).

Procès des faucheurs de chaises à Dax

Fini donc le vol de chaises. Le but est l’occupation pure et simple des lieux pour contester contre l’évasion fiscale certes, mais aussi en solidarité avec Jon Palais, militant landais qui sera jugé au tribunal correctionnel de Dax le 9 janvier. Pour cette action qui s’est tenue ce jeudi 24 novembre à 13h, le choix de l’enseigne ne doit rien au hasard. C’est en effet la BNP qui a porté plainte contre le militant de Bizi! – association altermondialiste basque –, accusé d’avoir volé des chaises dans une de ses agences parisiennes.

Les militants dénoncent l’évasion de 60 milliards d’euros chaque année en France, et 1000 milliards en Europe, et accusent les banques de faciliter son organisation. Ils réclament cet argent pour la transition écologique et sociale :

« Le but est de créer un rapport de force de manière non-violente, déclare Ophélie Colomb, porte-parole du collectif à Bordeaux. Nous voulons, dans le cas de la BNP, inverser l’accusation et la défense. »

La prise de parole de Stéphanie Gibaud (Kami @AboutLightAndMen)

Venue apporter son soutien, Stéphanie Gibaud, ancienne cadre chez UBS – qui a permis à l’État français de retrouver 12 milliards d’euros que la banque suisse avait caché au fisc –, félicite l’action non-violente et appelle à la prudence :

« Je sais, en tant que lanceuse d’alerte, ce que ça coûte. J’ai tout fait dans les règles et tout s’est retourné contre moi. Huit ans après, la banque n’est toujours pas en procès ! Il y a des milliards qui échappent aux impôts et ce sont les classes moyennes qui sont toujours sollicitées pour payer. »

Un peu plus tôt, à la sortie, les militants ont été accueillis par la police pour un contrôle d’identité qui s’est passé dans le calme. Malgré nos sollicitations, les responsables de l’agence n’ont pas souhaité commenter l’événement et ont attendu à l’extérieur la dispersion du groupe. Ce dernier s’est donné rendez-vous le 9 janvier, date du procès de Dax. En attendant, le 9 et 10 décembre des actions nationales sont prévues et les Bordelais pourraient bien y participer.


#BNP Paribas

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Photo : SB/Rue89 Bordeaux

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