CharlElie Couture a posté ce mercredi un texte sur sa page Facebook où il fait d’une pierre deux coups : s’il dit avant tout le bien qu’il pense de l’exposition de Gérard Rancinan et Caroline Gaudriault, « La probabilité du miracle », à la Base sous-marine de Bordeaux, il dénonce au passage le peu de retour sur cet événement dans la presse. Et ce alors que les médias « se sont encore ridiculisés il y a quinze jours, incapables d’estimer à sa juste valeur l’influence d’un autre Bordelais… »
Les journalistes en prennent pour leur grade, et plus particulièrement nos confrères parisiens :
« Enfermés dans le confort de leur rédaction, attachés au piquet de leur bureau, distraits par les petits fours des soirées mondaines, il est une fois de plus regrettable de constater que, si intelligents qu’ils puissent être, les journalistes parisiens sont aveuglés par les conventions et les apparences. »
Et toc ! Mais finalement, c’est un mal pour un bien. Car, trouvant cela « injuste », le chanteur nancéien, qui habite désormais New York, se fend d’un texte dithyrambique sur l’exposition des photographies de Rancinan, « l’un des plus grands artistes photographes Français », qu’il n’hésite pas à comparer à de grands noms de l’histoire de l’art :
« …il y a du Francis Bacon en peine ou du Jérôme Bosch dans cet être hanté qui agence méticuleusement, au détail près, ses fantasmes dans des photographies contrôlées et complexes. Si Witkins évoque en Noir et blanc une certaine beauté attirée par la difformité, Rancinan raconte le duel qui oppose l’Ange et le Démon. […] Rancinan est un romantique façon Delacroix ou Géricault, ou un baroque qui peut aussi devenir Rubens, quand il mélange les corps comme on peut mélanger des concepts. […] C’est un maître de la composition comme l’était feu Anton Solomouka qui avait aussi réalisé une série passionnante de photos inspirées par les maîtres de la peinture, mais quand Rancinan joue avec “le radeau de la Méduse”, ce n’est pas tant par esthétisme que pour évoquer le naufrage désespéré d’une société à vau-l’eau. »
Le chanteur de « Comme un avion sans ailes » ne cache pas sa fascination pour la Base sous-marine, « un de ces endroits improbables dans lesquels la culture vient se loger, tel un bernard-l’ermite dans un coquillage ». S’il estime que le lieu vaut « à lui seul le déplacement », il suggère toutefois au passage qu’ « il serait simplement judicieux que ce lieu d’exposition soit doté au minimum d’une cafétéria où l’on puisse boire un café… ». Avis aux futurs gestionnaires de la Base…
L’artiste rappelle toutefois que sa venue était essentiellement motivée par l’exposition, sur laquelle il conclut son texte :
« Cette belle exposition a du souffle, elle mérite d’être vue, profitez en, jusqu’au 18 décembre ! »
Voilà, tout est dit.
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