La situation n’est pas désespérée mais il y a urgence. La fin des dépôts de parrainages est pour le 17 mars et il en manque plus de 300 pour que Philippe Poutou soit le candidat du NPA. Cette présidentielle 2017 offre plus d’obstacles que celles de 2007 et 2012. Les causes sont multiples. L’ouvrier dénonce avant tout la non-médiatisation de sa candidature :
« Les primaires occupent l’espace de manière disproportionné. Il y a un paradoxe : alors qu’il y a eu 4 mois de lutte contre la Loi Travail, on existe encore moins alors qu’on aurait pu penser le contraire. »
De nouvelles règles s’appliquent aussi pour cette élection que décline Monica Casanova, conseillère municipale NPA à Lormont : les maires doivent transmettre directement leur parrainage, quand par le passé le parti se chargeait de les récupérer, ces parrainages seront désormais tous rendus publics ce qui freineraient les édiles ruraux sans-étiquette. Enfin le principe de l’égalité du temps de parole cède du terrain à celui de l’équité ce qui favorise « les gros partis qui ont déjà l’antenne » tonne Philippe Poutou.
Il n’oublie pas de rappeler que les forces militantes manquent pour parcourir les départements à la recherche des précieuses signatures. Il estime sa candidature légitime :
« On ne veut pas être au poste de président mais on veut faire entendre d’autres idées. »
Celles des luttes sociales et des zones à défendre, du Golf de Villenave-d’Ornon à Bure en passant par Notre-Dame-des-Landes. Et de poursuivre sur les propositions phares du NPA : mettre sous contrôle de la population le système bancaire, énergétique, des transports et de la santé.
Si aucun arrangement ne peut être pris avec La France Insoumise de Jean-Lus Mélenchon ni Lutte Ouvrière de Nathalie Arthaud, il n’empêche que « les différences politiques justifient ces trois candidatures ». A ce titre, une tribune est parue ce jeudi sur lemonde.fr signée entre autres par l’écrivaine Annie Ernaux, le comédien Michel Piccoli et le député-maire de Bègles Noël Mamère.
En plus de cette course aux parrainages, le Bordelais doit aussi batailler pour son emploi depuis que les craintes de fermeture de l’usine Ford à Blanquefort sont revenues :
« Cette bataille va demander beaucoup d’énergies. C’est sûr que ce n’est pas Fillon ou Macron qui sont menacés de perdre leur boulot pendant la campagne. »
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