INFO RUE89 BORDEAUX – Philippe Poutou entame ce jeudi la dernière ligne droite de sa course aux parrainages – les 500 signatures d’élus doivent être remises au Conseil constitutionnel ce vendredi 17 mars à 18h dernier délai. Mais l’ouvrier de Ford à Blanquefort est optimiste : jeudi soir, il ne lui manquait plus qu’une vingtaine de signatures pour représenter le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à la présidentielle.
Le Bordelais, déjà candidat en 2012, vient de recevoir le parrainage d’un autre candidat à la présidentielle : Jean Lassalle. Toujours lyrique, le député-maire béarnais explique son choix à Rue89 Bordeaux :
« J’ai eu la chance de rencontrer [Philippe Poutou, NDLR], il y a quelques années lors de la lutte féroce des Ford à Blanquefort. J’ai découvert que c’était un homme de parole, un homme droit et un homme d’idéal. C’est par l’intermédiaire d’amis communs, Pierre Carles et Philippe Lespinasse [qui réalisent le documentaire « Un berger à l’Elysée ? »], que je l’ai retrouvé. Et nous avons besoin de faire converger les luttes paysannes et ouvrières, faire converger l’idéal et la force de vie du monde paysan et retrouver la force ouvrière qui a été saccagée mais qui existe encore. Il faut préparer les bases d’un nouveau conseil national de la résistance. »
Ce n’est pas une première pour Jean Lassalle, qui lors de ses premiers mandats de maire de Lourdios-Ichère avait parrainé Arlette Laguiller de Lutte Ouvrière. Bien qu’il ne veuille pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, il estime pouvoir lui aussi atteindre la barre des 500 parrainages, bravant tous les pronostics – « On m’a toujours donné perdant, à part mon frère et ma mère qui étaient persuadés ». Selon le dernier comptage du conseil constitutionnel, il ne lui manquait en effet plus qu’une cinquantaine de signatures.
Philippe Poutou accepte bien volontiers ce soutien – bien plus que celui de l’élu d’extrême-droite Louis Aliot :
« Avec Lassalle, ça fait un de plus et comme on a eu José Bové aussi – des gens un peu connu – ça permet d’influencer peut-être d’autres élus. On a bon espoir d’avoir nos parrainages mais on ne fait pas les malins car on ne sait pas ce qui peut se passer entre ceux qui arrivent en retard ou ceux qui sont invalidés. Il nous faut un peu de marge. »
Depuis l’usine où il a embauché à 5h ce jeudi, il raconte l’importance des militants qui font le travail sur le terrain. En Gironde, ceux-ci ont traversé tout le département comme le décrit le court-métrage de Nicolas Beinaert et Jamila Jendari.
Malgré les efforts, seules 6 réponses positives ont été enregistrés en Gironde par le Conseil Constitutionnel. Les noms de candidats pour l’élection présidentielle seront officialisés et rendus publics samedi en fin de matinée. L’ouvrier CGT, toujours en lutte pour le survie de son usine, attendra l’annonce avec stress et impatience mais se prépare déjà pour la suite :
« On restera dans la case du petit candidat mais ça changera un peu la donne car une nouvelle période commence. »
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