[A lire sur Mediapart] Alors que la police avait affirmé que les heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants contre la venue de Marine Le Pen à Bordeaux le 2 avril dernier n’avaient causé aucun blessé, Mediapart publie un récit-témoignage de David (prénom modifié) :
« Tout au bout du cours Victor-Hugo, voyant que ça devenait plus violent, j’ai décidé de reculer. Je n’étais pas venu pour ça. C’est là que je me suis pris un Flash-ball au niveau de la pommette gauche, juste sous l’œil. »
L’étudiant en sciences politiques revient sur ce jour où les affrontements en plein centre-ville l’ont finalement conduit au CHU Pellegrin. Il se retrouve avec deux fractures et 15 points de suture. David hésite à porter plainte, il ne saurait reconnaitre d’où venait le tir du lanceur de balle défensif (LBD) et n’a pas confiance en la justice.
La journaliste Louise Fessard enquête et interroge tout le déroulé de cette manifestation anti-fasciste : l’arrêté préfectoral décidant du trajet, la forte présence policière, le manque de données sur les blessés lors des manifestants.
« Les policiers n’enregistrent une blessure que dans trois cas : en cas d’incapacité totale de travail supérieure ou égale à vingt jours, à la suite d’une plainte et à la suite d’une enquête de police. La blessure de David, pour impressionnante qu’elle soit, risque donc de ne pas être recensée », estime la journaliste.
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