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Bordeaux Métropole a un plan contre le changement climatique

Le conseil de Bordeaux Métropole a voté ce vendredi son « plan d’action pour un territoire durable à haute qualité de vie ». Si certains objectifs sont ambitieux, comme celui d’être « une des premières métropoles à énergie positive » en 2050, les écologistes soulignent que de nombreuses actions ne sont pas budgétées.

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Bordeaux Métropole a un plan contre le changement climatique

La température moyenne a augmenté de 1,2°C depuis l’ère préindustrielle dans l’agglomération bordelaise. C’est plus que la hausse planétaire de 1°C, et la métropole paraît décidée à réduire son impact, pour participer à l’objectif de l’accord de Paris : maintenir la température terrestre sous le seuil de 2°C., quand bien même les scientifiques sont de plus en plus sceptiques sur nos chances d’y parvenir.

Le conseil de Bordeaux Métropole a donc adopté ce vendredi son « plan d’action pour un territoire durable à haute qualité de vie », qui prévoit pour la période 2017-2022 d’agir selon 3 axes : « accélérer la transition énergétique du territoire pour devenir une des premières métropoles à énergie positive à l’horizon 2050 » ; « protéger et mieux valoriser les 50% d’espaces naturels et agricoles » ; « instaurer une solidarité durable comme fondement du bien être partagé ».

Derrière la novlangue métropolitaine se nichent 12 objectifs et 40 actions plus ou moins concrètes. La volonté de porter la part des énergies renouvelables de 15% aujourd’hui à 32% en 2030, puis à 50% en 2050, se décline par exemple en 5 actions : il s’agira notamment de développer les réseaux de chaleur – en exploitant notamment les ressources en géothermie, comme pour le projet en cours rive droite -, ou encore de multiplier par 14 la production d’énergie solaire photovoltaïque et par 55 celle d’énergie solaire thermiques. Un sacré challenge pour lequel la métropole compte multiplier les centrales d’envergure, et créer un cadastre solaire, « pour inciter à l’installation de panneaux sur les bâtiments existants ».

600 millions d’euros d’économies

Mais le scénario métropole à énergie positive (produisant plus d’énergie qu’elle n’en consomme) en 2050 suppose aussi de réduire de 40% la consommation d’énergie. Cela permettrait de baisser nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de réaliser des économies considérables – 600 millions d’euros par an.

Cela passe par une réduction de la part modale de la voiture individuelle, de 60% des déplacements aujourd’hui à 33% en 2030, au bénéfice des transports collectifs, du vélo et de la marche. Comment ? En appliquant le schéma de déplacement voté en 2016, malgré les doutes sur sa portée, le plan vélo, et en sensibilisant sur l’usage des mobilités alternatives, via les plans de déplacement d’entreprise, comme celui du CHU de Bordeaux, qui a permis une forte baisse de l’utilisation de la voiture par les salariés.

L’autre gisement de « négawatt » réside dans la rénovation énergétique de 9000 logements par an, pour atteindre 100% de bâtiments basse consommation. Pour se faire, Bordeaux Métropole, qui depuis la réforme territoriale est compétente en matière d’énergie, a mis sur pied un nouveau dispositif, Ma Renov : cette plateforme permet de diagnostiquer les économies possibles à son domicile, et de se faire avancer le coût des travaux grâce à un système de tiers-financement indolore pour les particuliers. L’organisme avance la somme nécessaire, et le particulier rembourse grâce aux économies réalisées.

Un système similaire a aussi été lancé au niveau de la région Nouvelle-Aquitaine, ce qui a suscité une critique de l’élu écologiste Pierre Hurmic sur le « doublon » que représente la création de Ma Renov :

« La métropole aurait pu devenir actionnaire de cet outil régional qui va rapidement être opérationnel. »

Réponse d’Anne Walryck, vice-président en charge du développement durable : les deux collectivités travaillent ensemble sur ces projets.

« Le bon sens voudrait que la région applique son système là où il n’y en a pas », répond Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole.

Absence de budget

Plus généralement, Pierre Hurmic a été ce vendredi le plus critique contre le plan de la métropole, et les élus écologistes se sont abstenus lors du vote. Motifs : l’absence de bilan du précédent plan climat, achevé en 2014. Et surtout l’absence de budget global et d’investissements non chiffrés pour de nombreuses actions préconisées, « alors que certaines communes françaises se sont données pour objectif de consacrer la moitié de leur budget d’investissements au plan climat ».

Anne Walryck a rétorqué à l’élu bordelais que le rapport comportait tous les diagnostics sectoriels, à commencer par le bilan des émissions de gaz à effet de serre : depuis 2015, elles auraient diminué de 4% par habitant à Bordeaux Métropole.

Mais le socialiste Vincent Feltesse s’est étonné des contradictions qui demeurent dans la politique de la métropole : peut-on notamment appeler à la modération et continuer à autoriser la construction ou l’extension de grands centres commerciaux, comme celui d’Auchan ? Et veut-on vraiment réduire la présence des perturbateurs endocriniens tout en utilisant de la vaisselle en plastique à la cantine ?

Les élus écologistes ont d’ailleurs raillé le buffet attendant les conseillers métropolitains à 13h ce vendredi, servi dans… des assiettes en plastique jetables.


#agriculture

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