Quatre mois avant l’élection du nouveau président du parti Les Républicains et autant de mois après la déroute aux élections présidentielles du même parti, Alain Juppé a réuni ce week-end ses fidèles et partisans dans son fief à Bordeaux. L’ancien candidat malheureux à la primaire de droite et du centre avait précisé la veille, dans un entretien accordé à Sud Ouest :
« Je veux exprimer mes idées. Vérifier qu’elles sont partagées par beaucoup. Et si elles ont leur place à l’intérieur de LR ? C’est ça le défi. Ou si, au contraire, on ira vers un rapprochement plus marqué entre une conception très à droite de LR et le Front national ? »
Dans un billet publié ce dimanche sur son blog, le maire de Bordeaux donne le bilan de son week-end sous forme d’un « simple manifeste, pas un projet en bonne et due forme ». Il rappelle son attachement à une droite « humaniste », « fière de la France », « optimiste » et « résolument européenne ». Il met en garde contre « certaines lignes rouges : celle de l’incompatibilité absolue avec le FN » et celle « d’un conservatisme idéologique rétrograde qu’incarnent des groupes qui ont une influence croissante dans la gouvernance du mouvement ».
Place aux jeunes
S’il ne compte pas se présenter à l’élection du nouveau président du parti, Alain Juppé envoie ainsi un signal fort aux membres du parti tentés par une droite dure, et éviter une victoire écrasante de son représentant Laurent Wauquiez, favori de cette élection.
Dans ce contexte, s’il affirme dans son billet que l’objet de ce week-end n’était pas d’aborder la question de création d’un nouveau parti, celle-ci est clairement posée : « Faut-il créer un nouveau parti pour tenir ce cap ? »
Enfin, alors qu’il n’avait pas manqué de réagir à la chute de la côte de popularité d’Emmanuel Macron la qualifiant d’ « une baisse méritée », et critiqué les « approximations », « contradictions » et les « erreurs » du gouvernement, l’ancien premier ministre assure qu’ « aucun d’entre nous ne veut pratiquer la politique du pire, parier sur l’échec du nouveau gouvernement, y contribuer par une opposition frontale et systématique ». Il a par ailleurs dit comprendre et respecter le choix de certains de son bord d’entrer au gouvernement ou dans la majorité présidentielle », précisant que « les menaces d’exclusion à l’encontre de ceux qui ont fait ce choix nous paraissent d’un autre âge ».
Alain Juppé conclut en rappelant son « soutien actif à l’émergence d’un nouveau leadership dont la droite et le centre ont un besoin urgent » et sa volonté de voir « grandir une pépinière de nouveaux talents ». En d’autres termes, place aux jeunes.
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