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Une enquête accable Bertrand Cantat, « un vrai pervers narcissique »

Dans un article choc, Le Point révèle le passé violent de Bertrand Cantat et les agressions contre ses anciennes compagnes bien avant le meurtre de Marie Trintignant. Il aurait même tenté d’étrangler l’une d’elles en 1989.

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Une enquête accable Bertrand Cantat, « un vrai pervers narcissique »

Un monde sépare la couverture des Inrocks sur Bertrand Cantat en octobre dernier et « l’enquête sur une omerta » tout juste publiée par Le Point. Cette dernière révèle des violences, mais aussi du harcèlement, voire même une tentative de meurtre. Bien avant la mort de Marie Trintignant en 2003 battue par le rockeur bordelais, celui-ci était apparemment connu par ses proches pour ses violences contre ses compagnes. Ils avaient dissimulé les faits.

« Un vrai pervers narcissique »

La journaliste Anne-Sophie Jahn rapporte que les violences de Bertrand Cantat étaient également connues des membres du groupe Noir Désir. L’un d’eux est à l’origine des confessions fracassantes. Il aurait même tenté de le convaincre de consulter un psy : « Je n’ai pas un problème avec les femmes, ce sont les femmes qui ont un problème avec moi », lui aurait affirmé le chanteur.

« C’est un vrai pervers narcissique. Il est très charismatique. Quand il entre dans une pièce, il absorbe toute l’énergie. Après, il vous tient », affirme ce membre.

« Je savais qu’il avait tenté d’étrangler sa petite amie, en 1989. Je savais qu’il avait frappé Kristina [Rady, son épouse qui s’est suicidée en 2010]. Mais ce jour-là, nous avons tous décidé de mentir », ajoute-t-il.

Dans son enquête, la journaliste explique que lorsque le procès de Bertrand Cantat s’ouvre à Vilnius en 2004, Kristina Rady a demandé à ses proches de mentir sur le passé. Elle avait affirmé que Bertrand Cantat ne l’avait jamais agressée, alors qu’elle l’aurait été bien avant la mort de Marie Trintignant, et même après.

« Elle ne voulait pas que ses enfants sachent que leur père était un homme violent. »

« Je ne l’ai jamais vu la frapper, mais j’entendais Bertrand hurler sur Kristina, acculée dans un coin de la cuisine. Il était tout près d’elle, un couteau à la main, dirigé vers lui-même. Elle m’a confié vouloir s’échapper. »

Le suicide de Kristina Rady

Lorsque Bertrand Cantat sort de prison en 2007, Kristina Rady et lui revivent ensemble, en relation libre. En avril 2009, la jeune femme rencontre François Saubadu, un agent d’artistes. Cantat ne supporte pas cette relation, rapporte l’hebdomadaire qui publie un mail envoyé par Kristina à son amant : « Je suis à bout de forces, Bertrand est extrêmement jaloux. »

Bertrand Cantat menace son épouse qui doit cacher ses enfants chez une voisine. Le 10 janvier, après avoir parlé à François Saubadou une dernière fois, Kristina Rady laisse un message vocal « glaçant » de 7 minutes et 3 secondes à ses parents : « J’espère qu’on va pouvoir s’en sortir et que vous pourrez encore entendre ma voix, et sinon, alors vous aurez au moins une preuve… » Elle se donne ensuite la mort dans leur maison de Bordeaux.

« Dans son message à ses parents, Kristina décrit très clairement les violences physiques et psychologiques qu’elle a subies. Je ne comprends pas pourquoi personne n’a saisi le parquet, pourquoi son entourage n’a rien fait », regrette Yael Mellul, une avocate spécialiste des violences faites aux femmes interrogée par Le Point.

L’hebdomadaire dénonce une enquête « bâclée » qui a suivi ce suicide et s’en prend au milieu musical qui n’a jamais rejeté Bertrand Cantat. Joint par le Point, l’avocat de Bertrand Cantat a bien du mal à démentir ces nouvelles révélations. Selon Le Parisien, Antonin Lévy se réserve toutefois la possibilité de porter plainte contre l’hebdomadaire :

« Bertrand Cantat a été jugé pour ce qu’il a fait. Plusieurs enquêtes judiciaires ont été conduites, exemptes de tout reproche. Les pseudos révélations du Point ne sont qu’un tissu de calomnies ».

Réactions de Denis Barthe et Jean-Paul Roy

Dans les heures qui ont suivi la mise en ligne de l’article, Denis Barthe et Jean-Paul Roy, respectivement batteur et bassiste de Noir Désir, ont enregistré une vidéo pour s’exprimer (voir ci-dessous), précisant qu’ « ils n’accorderont aucune autre interview sur le sujet ».

Dans cette déclaration enregistrée à Bordeaux, un time-code a été incrusté à la demande des deux musiciens afin d’éviter qu’elle ne soit tronquée.

« Pour faire suite à l’article qui fait état d’un mystérieux membre de Noir Désir qui se serait exprimé sous couvert d’anonymat, nous sommes clairement mis en cause dans ces propos. […] Nous tenons à dire que nous réfutons totalement les propos qui sont tenus dans l’article de la revue Le Point, nous demandons à la direction de la revue de nous présenter des excuses dans les plus brefs délais pour tout ce qui est dit dans cet article. »

Le quatrième membre de Noir Désir, le guitariste Serge Teyssot-Gay, a quant à lui toujours refusé de s’exprimer sur ce sujet depuis le communiqué mettant fin au groupe de rock bordelais. Pressé de s’expliquer, il a finalement botté en touche ce vendredi sur sa page Facebook :

« Puisque qu’on me re-re-re-somme de m’exprimer à propos d’élucubrations diverses et variées et de faire des démentis (DÉ- MENTIS ?)
Non, je ne mange pas des bébés au petit-déjeuner
Non je ne me reconvertis pas en danseuse de claquettes
Non je ne monte pas un groupe avec Shakira ni Elton John ni Luis Mariano ni Eminem ni le Père Noël (…) etc., etc… En gros, je suis au boulot, je n’ai pas de temps à perdre
FOUTEZ-MOI LA PAIX ».


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