Attractivité du littoral et de Bordeaux oblige, la Gironde est un des rares départements français dont la croissance démographique s’est accélérée ces dernières années, passant de +0,9% par an entre 1990 et 2010 à 1,3% entre 2010 et 2015, contre +0,5% pour la population française, et +0,6% pour la population néo-aquitaine, d’après les derniers chiffres de l’Insee (arrêtés en 2015).
Désormais peuplée de 1 548 478 habitants, la Gironde a au total gagné 99 233 habitants entre 2010 et 2015, soit plus de 16500 par an ! Cela représente la plus grosse part de la croissance de la grande région, de 166 000 personnes sur cette période (avec deux départements qui ont perdu de la population, la Corrèze et la Creuse).
La hausse démographique semble se rééquilibrer entre la métropole bordelaise et son hinterland : de 1,4% par an entre 2010 et 2015, la croissance démographique de la première est plus forte que celle de l’ensemble de la Gironde. Elle compte aujourd’hui 773 542 habitants (contre 709 000 en 2009), soit environ la moitié de la population du département.
« C’était déjà le cas dans les années 1970, mais jusqu’à présent, ce poids diminuait au profit du développement des territoires périurbains », relevait en juin dernier une étude de l’Observatoire de l’habitat et des modes de vie sur « la décennie bordelaise ».
Recentrage ou étalement ?
L’a’urba relevait alors que cette « embellie » démographique était le fruit de la politique de « recentrage » de la métropole bordelaise : alors que celle-ci concentre la majorité des emplois, il devenait nécessaire de capter la majorité de la croissance démographique pour éviter l’étalement urbain et l’augmentation des transports vers l’agglomération.
Cela s’est notamment traduit dans la politique du logement : entre 2000 et 2008, 4 500 logements étaient construits chaque année sur le territoire de Bordeaux Métropole, et 7 500 logements dans le reste du département de la Gironde. Depuis 3 ans, le rapport s’est inversé : 9 000 logements sont construits chaque année à Bordeaux Métropole, et 4 400 dans le reste de la Gironde.
Des communes de la métropole ont ainsi connu de petits booms démographiques : +4,1% à Bruges (18176 habitants), +3,8% au Haillan (10755habitants), +3,7% à Ambarès-et-Lagrave (15881 habitants)…
« Bordeaux Métropole a retrouvé un poids qu’elle n’occupait plus dans le département, relevait l’a’urba. La question se pose désormais des effets inverses. L’agglomération connaît une forte attractivité et les prix du marché de l’immobilier se sont envolés. Certains territoires situés aux limites de la métropole s’inquiètent d’un développement urbain trop important… »
Ainsi, les croissances démographique la plus forte notée par l’Insee est celle de l’agglomération bordelaise : +1,5% par an, à 954320 habitants. Ce qui s’observe dans la hausse très forte de certaines communes périphériques : +2,4% entre 2010 et 2015 à Saint-André-de-Cubzac (soit 200 nouveaux habitants dans une ville qui en compte désormais 11000), +4,2% à Cadaujac… Bref, ces communes de lointaines couronnes de la métropole surfent sur son dynamisme, mais subissent aussi les conséquences de leur éloignements (peu de dessertes en transports en commun, d’où les problèmes de circulation automobile).
Tout comme des agglomérations plus lointaines, mais résolument tournées vers la métropole bordelaise : celle d’Arcachon a vu sa population augmenter de 1,8% par an (à 151 767 habitants), avec des pics à +4,7% à Mios (désormais 9067 habitants dans cette commune au fond du bassin d’Arcachon) ou +3,7% à Belin-Belliet.
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