La ville de Bordeaux a confirmé aujourd’hui sa volonté de ne pas expérimenter les publicités éphémères sur les trottoirs. Un arrêté municipal a été signé ce jeudi interdisant ce procédé à Bordeaux.
L’annonce parue au Journal officiel le 24 décembre 2017 autorisant l’expérimentation dans la capitale girondine n’est plus d’actualité. Bordeaux, comme Nantes, a ainsi émis une fin de non recevoir à la proposition du gouvernement qui avait surpris avec son décret publié sans aucune concertation. Quant à Lyon, la ville revoit sa copie après avoir communiqué avec enthousiasme sur cette opération. Selon nos confrères de Rue89Lyon, « elle assure aujourd’hui ne pas avoir exprimé cette position de départ ».
Secteur Unesco
La ville de Bordeaux a le mérite de ne pas tergiverser sur cette question. Interrogé par Rue89 Bordeaux, Jean-Louis David précise que l’arrêté « interdit la publicité sur les trottoirs dans tout le périmètre Unesco de la ville ».
Cependant, comme on peut le lire dans le décret publié dans le Journal officiel, l’expérimentation a été proposée à l’échelle de l’agglomération. Qu’en sera-t-il des communes de la métropole ?
« Alain Juppé mènera une concertation la semaine prochaine avec les communes qui composent la métropole, ajoute l’adjoint. Notre arrêté couvre le secteur Unesco, donc l’hyper-centre-ville qui, par les 6 millions de touristes qui y passent et le dynamisme de la ville, intéresse en particulier les annonceurs. »
En dehors du secteur sauvegardé, l’arrêté précise qu’ « une déclaration préalable doit être effectuée auprès du service Enseignes et publicité de la ville de Bordeaux, assortie d’une autorisation du propriétaire du domaine public avant toute apposition de marquage publicitaire sur trottoirs ».
Quelque soit le procédé
Aux oubliettes donc la publicité sur les trottoirs « par quelque procédé que ce soit ». Entendez par là que même le clean-tag (utilisé ici dans la campagne municipale de Vincent Feltesse en 2014) est banni ; « c’est de la pub avant tout » souligne Jean-Louis David.
Également banni, les marquages avec des peintures biodégradables utilisés lors de certaines manifestations culturelles, comme l’avait fait la biennale Agora, portée par la ville, pour la promotion de son édition de 2014. Jean-Louis David précise :
« Ce type de publicité a existé quelques fois pour la communication de certaines manifestations. Même s’il y a eu des petites dérogations a doses très homéopathiques, on a toujours gardé la maitrise pour que les trottoirs ne deviennent pas un enjeu commercial. Nous n’avons jamais autorisé ce procédé à des fins commerciales et nous n’avons jamais eu l’intention de le faire. »
Que se passera-t-il en cas d’infraction ?
« Nous allons faire constater d’abord par huissier. Nous allons ensuite effectuer le nettoyage et, enfin, nous verbaliserons tel que le règlement local de publicité nous le permet. »
Le contrevenant devra s’acquitter des frais de nettoyage et d’une amende « autour de 400€ pour chaque marquage », « qu’il s’agisse de l’afficheur ou, à défaut, du bénéficiaire du marquage “sauvage” »… Vous avez dit sauvage ?
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