Exit le plastique suspecté de libérer des perturbateurs endocriniens lorsque les aliments sont réchauffés, vive les matières 100% naturelles. Ce lundi 5, le Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple (SIVOM) du Haut-Médoc présentait ses nouvelles barquettes alimentaires. Destinées à 35 restaurants collectifs, dont de nombreux scolaires, elles sont 100% végétales et compostables. Les cantines de 6 communes – Le Taillan-Médoc, Blanquefort, Bruges, Parempuyre, Le Pian-Médoc et Ludon-Médoc – en bénéficieront d’ici juin 2018.
« On sait que certaines particules de plastique peuvent parfois être mauvaises pour la santé. Nous avons donc lancé un appel d’offres en 2016, et c’est l’entreprise Ansamble qui a été sélectionnée », déclare Béatrice de François, maire de Parempuyre et présidente du SIVOM Haut-Médoc.
En collaboration avec la société Ansamble, le SIVOM distribue près de 6 000 repas par jour. Les mets sont préparés à la Cuisine Centrale de Blanquefort, puis livrés en liaison froide dans les établissements. Ils sont ensuite réchauffés au moment du service.
Les barquettes sont envoyées depuis la cuisine centrale du SIVOM :
Jusqu’à présent, les plats étaient contenus dans des barquettes polypropylène recyclables et sans phtalates ou bisphénol. Désormais, Nutripack, partenaire d’Ansamble, a confié à Cellulopack (Tarn-et-Garonne) le développement des produits 100% végétaux. Cette société utilise comme matière première des fibres de l’usine International Paper (Haute-Vienne).
En test à Parempuyre
Des tests de qualité de recyclage, de conditionnement et de remise à température ont été effectués ces dernières années.
« Dès la rentrée 2016, nous avons fait des tests à la cuisine centrale du SIVOM à Blanquefort. Nous avons observé les formats, les tailles et la faisabilité du projet. Depuis septembre 2017, nous tentons l’expérience dans l’école Jean Jaurès de Parempuyre et les retours sont positifs », explique Rafis Wilfried, directeur de la cuisine centrale pour le groupe Ansamble.
Ces expériences ont permis de déterminer des adaptations d’aspect pratique. Pour des raisons d’utilisation, la taille des barquettes a été réduite. De nouvelles chambres froides avec plus de grilles seront nécessaires, car les récipients sont plus fragiles. Enfin, il est primordial de se procurer des bacs gastronomiques en inox pour mettre les supports végétaux à l’abri de l’eau.
Après utilisation, les barquettes sont broyées et recyclées par Les Détrivores, une entreprise de l’économie sociale et solidaire basée à Darwin, qui ouvrira à l’avenir d’autres centres de compostages.
« Nous sommes les premiers en France à proposer des barquettes faites à 100% de fibres végétales et recyclables. Le prix des barquettes est 30% plus cher (120000 euros par an, contre 90000 pour les barquettes plastique, NDLR), mais ce sont les municipalités qui prendront en charge cette différence, pas les parents », précise Béatrice de François.
Le prochain objectif du SIVOM du Haut-Médoc est de poursuivre sa démarche bio dans les assiettes des élèves. Aujourd’hui, 22% des plats fournis par les établissements des six communes suivent cette logique.
Le SIVU Bordeaux-Mérignac mène aussi sa barque
En renonçant au plastique pour des matériaux compostables, le SIVOM devance le SIVU, qui gère 210 restaurants collectifs de Bordeaux et Mérignac, et attend les résultats d’un appel d’offres. En janvier dernier, lorsqu’Alain Juppé avait annoncé que les cantines de Bordeaux utiliseraient des assiettes en verre trempé à la place de la vaisselle en plastique, le maire de Bordeaux avait en effet signalé le remplacement des barquettes de livraisons alimentaires.
Selon Christophe Simon, directeur général du SIVU Bordeaux-Mérignac, « les barquettes seront bio-sourcées, bio-compostables et en cellulose ». Ce changement de matériel devrait débuter à la fin du second trimestre 2018. Au total, 3,7 millions de repas sont fournis tous les ans par l’organisme.
« En terme d’achat, il y aura probablement un coup supplémentaire. Mais le marché évolue, donc il est encore trop tôt pour le dire. Il faut rester prudent », reconnaît Christophe Simon.
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