A l’issue d’une enquête d’une ampleur inédite – d’après un questionnaire auquel ont répondu 113000 usagers du vélo -, Bordeaux est donc troisième ville cyclable de France, dans la catégorie « plus de 200 000 habitants ».
Pour la mairie et la métropole, « cette récompense vient couronner les efforts entrepris par Bordeaux Métropole et la ville de Bordeaux pour favoriser la pratique du vélo : expérience de réservation du pont de pierre aux modes doux et aux transports en commun, prêt gratuit de vélos pour les habitants de la Métropole, résorption des principales discontinuités du Réseau Express Vélo… »
Et en effet les 1882 Bordelais interrogées apprécient avant tout les services proposés : « louer un vélo pour quelques heures ou pour plusieurs mois est facile » (note de 4,9), tout comme « trouver un magasin ou un atelier de réparation » (4,8), ou emprunter des rues à sens unique pour les voitures et à double-sens pour les vélos (4,3).
Mais l’appréciation générale des cyclistes n’est pas brillante. Le climat est ainsi jugé « moyennement favorable » au vélo à Bordeaux, qui n’obtient que la note D, sur un barème de A à G, soit une moyenne de 3,46 sur 6.
La sécurité, dernière roue du carrosse ?
Car selon les usagers de biclous, les questions de sécurité laissent à désirer : Bordeaux obtient tout juste la moyenne (3,5) sur l’entretien et le confort des itinéraires cyclables, sur les conflits entre cyclistes et piétons, et sur la présence de panneaux d’indications de direction sur les vélos.
« Les cyclistes bordelais apprécient de circuler en centre-ville et dans les rues résidentielles, mais déplorent le manque de connexions avec les autres villes en périphérie de Bordeaux », explique Charles Maguin, administrateur de la FUB et responsable de l’enquête.
C’est un des grands chantiers du plan vélo métropolitain. D’ailleurs, les notes de Mérignac (D, 3,28), Pessac (D, 3,24) et Bègles (C, 3,6), les trois autres villes observées par ce baromètres (il fallait au moins 50 réponses d’habitants pour y figurer), sont proches de celles de Bordeaux, tout comme les appréciations portées. Et ce pour des raisons proches : ainsi, les cyclistes mérignacais trouvent que traverser un carrefour ou un rond-point est dangereux, et les Béglais déplorent le stationnement des voitures sur les pistes cyclables.
Les enseignements sur la métropole bordelaise rejoignent l’analyse nationale de la FUB :
« Les villes françaises ont des efforts significatifs à faire pour permettre à leurs habitants de se déplacer à vélo confortablement et en sécurité ».
L’association souligne que sur 316 villes observées, seulement 21 obtiennent la moyenne, et réclame, à l’instar du rapport Duron, « la création d’un fond national vélo doté de 200 millions d’euros par an pour aider les villes à investir dans leur réseau d’itinéraires cyclables ».
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