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Syndicats et gouvernement unanimes : « Ford doit tenir ses engagements » à Blanquefort

La réunion des syndicats et des élus locaux à Bercy ce vendredi midi s’est conclue par une critique unanime de la décision du constructeur automobile américain de ne plus investir à Blanquefort. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, rejoint la position de l’intersyndicale, qui refuse d’évoquer un repreneur.

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Syndicats et gouvernement unanimes : « Ford doit tenir ses engagements » à Blanquefort

Ce sera à coup sûr un point d’appui important dans le combat entre les salariés et les dirigeants de Ford pour maintenir le site de Blanquefort. Ce vendredi midi, les syndicats de salariés, les collectivités publiques et le ministre Bruno Le Maire se sont réunis à Bercy et ont adopté une position commune que ce dernier résume ainsi :

« Le site de Blanquefort est un beau site, performant, qui doit vivre. Nous attendons de Ford qu’il tienne ses engagements. » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion.

Après un peu d’une heure de réunion avec l’intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, CFDT), Bruno Le Maire estime, un brin paternaliste, qu’il a affaire à des « salariés responsables ». Assurant qu’il restera « totalement mobilisé », il en appelle à l’unité de l’Etat, des élus locaux et des salariés.

Gilles Lambersend, secrétaire CGT du Comité d’entreprise de Ford, se réjouit des propos du ministre :

« On sort déterminé. On est d’accord sur le fait que l’avenir ne se fera pas sans Ford. »

Selon lui, deux travaux sont à mettre en marche d’urgence. Si le PDG de Ford Europe s’est engagé à donner assez d’activités sur les deux prochaines années, les syndicats ont fait la démonstration que tel n’était pas le cas. En effet, l’objectif des 1000 emplois signé dans l’accord-cadre de 2013 n’est pas tenu actuellement. Avec 910 salariés, Ford Aquitaine Industrie marche au ralenti.

« Un repreneur ? pour nous c’est non ! »

Pour le syndiqué, il faut donc trouver des volumes de productions notamment pour la production de la boite de vitesse 6F35. Et en même temps, il faut trouver les activités qui prendront la suite en 2020.

Mardi dernier, la direction de Ford prenait la décision unilatérale de stopper tout investissement d’ici deux ans. Le mot « repreneur » était alors sorti de la bouche du ministre de l’économie mais aussi de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux Gironde. Ce jeudi, son président, Patrick Seguin déclarait déjà à La Tribune constituer une « task force » avec l’Union des Industries et Métiers de la Mettalurgie (UIMM) pour préparer la reprise du site.

« La question a été abordée, précise Gilles Lambersend, il nous ont demandé notre avis. Et pour nous, c’est non. Désormais, ils sont sur notre longueur d’ondes. Pendant la réunion, les salariés ont même reçu un Flash Info de Ford Europe qui parle de repreneurs, de nommer une entreprise pour engager un processus de reprise. Pendant la réunion ! C’est se moquer du monde. »

Ce serait en effet oublier que les ouvriers et cadres de Ford Blanquefort en ont vu d’autres. En 2008, alors que le géant américain avait choisi de fermer l’usine, la mobilisation des salariés, de la population et des élus avaient poussé Ford à revenir sur le site.

Bruno Le Maire a par ailleurs annoncé la création d’un groupe restreint pour discuter « directement » avec Ford. Pour sa part, le comité de soutien pour la sauvegarde des emplois industriels sur le site FAI convie les salariés et citoyens à une réunion publique, ce vendredi à 19h à Blanquefort.

Lundi, une grève et un débrayage auront lieu à partir de 13h avec la tenue d’une assemblée générale et d’actions à venir. Et vendredi prochain se tiendra la réunion du comité de suivi de Ford à la préfecture de Gironde.


#usine no futur

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Photo : SB/Rue89 Bordeaux

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