D’ici 2020, 1 000 emplois de l’entreprise Pages Jaunes vont être supprimés, dont 800 dès 2018. Il s’agit d’un objectif du « projet stratégique 2020 » voulu par la direction du groupe SoLocal (ex-Pages Jaunes Groupe NDLR). A Eysines, 52 postes feront les frais de cette politique. Sont présents sur ce site des commerciaux, des télévendeurs ou encore des ingénieurs data. Pour cause de fermeture, l’agence de Toulouse délocalisera d’ailleurs ses activités sur ce pôle de travail.
Ce jeudi, une centaine des 350 employés de l’agence d’Eysines s’est donc mobilisée, se rassemblant devant les locaux de Pages Jaunes, avant d’effectuer une marche jusqu’au niveau de la rocade.
« Il s’agit d’un plan social extrêmement violent, réagit Belhassen Essaadi, élu du comité d’entreprise de Pages Jaunes. La direction reste sourde par rapport aux revendications de l’intersyndicale (CFDT, CFE CGC, FO, CGT et UNSA). »
Départs volontaires…
La direction du groupe SoLocal veut procéder en deux temps. Elle attend d’hypothétiques départs volontaires avant d’imposer des départs contraints.
« Nous souhaiterions ouvrir à l’ensemble des salariés les départs volontaires, explique Belhassen Essaadi. Aujourd’hui, tous les postes ciblés par l’entreprise ne concernent pas forcément les personnes qui voudraient partir. Il existe même une certaine pression. Pourtant, ces départs volontaires peuvent s’adresser à beaucoup d’autres salariés, en fonction de l’âge, des projets ou des formations. »
Pour les salariés, ce plan est dur à avaler alors que la société a multiplié par 5 son bénéfice l’an dernier, à 336 millions d’euros. Mais Eric Boustoller, directeur général de SoLocal, veut poursuivre les suppressions de poste chez l’éditeur de l’annuaire, très endetté et dont les ventes sont en baisse, tout en investissant dans le numérique.
… et valorisation du numérique
Son « projet stratégique 2020 » prévoit la création de 100 postes dans le secteur du digital, représentant désormais 80% du chiffre d’affaires de Pages Jaunes, soit 636 millions d’euros. Pour les salariés, ce plan répond uniquement aux intérêts du conseil d’administration et des financiers.
« Certes, l’entreprise peut se réorganiser avec le digital, mais pas à n’importe quel prix et pas avec cette violence, affirme Belhassen Essaadi. Le numérique prend de l’importance, mais le print n’a pas disparu. Par exemple il est toujours bien présent à Eysines. »
La prochaine réunion est prévue le 19 avril et les salariés espèrent se faire entendre. Ils ambitionnent également d’obtenir une revalorisation des primes de départs, évolutives en fonction de l’âge et de l’ancienneté. Ils souhaitent aussi s’entretenir avec la direction au sujet de la mobilité et de la ré-employabilité de chaque salarié.
L’intersyndicale insiste enfin sur l’état de santé inquiétant des équipes de Pages Jaunes. L’entreprise connaîtrait actuellement un taux d’absentéisme de plus de 20%. Rue89 Bordeaux n’est pas parvenu à joindre la direction de SoLocal ce jeudi.
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