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The Guardian s’intéresse à la gentrification de Bordeaux

Quels sont les effets de l’arrivée des citadins de grandes capitales vers les villes de province ? C’est la question que s’est posée le quotidien britannique, en s’appuyant principalement sur l’exemple de Bordeaux, et des effets de la LGV la reliant à Paris.

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The Guardian s’intéresse à la gentrification de Bordeaux

« Les villes sont face à un nouveau problème : une gentrification causée par les villes plus chères aux alentours » débute la journaliste Caroline Harrap, dans son article paru sur le site internet de The Guardian – un des plus lus au monde. Le terme « gentrification » est un néologisme et anglicisme issu du mot « gentry » – « noblesse » en anglais, qui signifie qu’une zone urbaine à l’origine populaire, tend peu à peu vers l’embourgeoisement.

Les impacts LGV Paris-Bordeaux

Le papier s’ouvre sur une image forte, celle des stickers « Parisien rentre chez toi » qui ont parsemé les rues bordelaises en octobre dernier, objets de nombreuses polémiques. Caroline Harrap affirme que l’impact de la LGV reliant Paris à Bordeaux en deux heures est allé au-delà d’une simple accélération des déplacements. La venue de “nantis” parisiens serait due aux prix de l’immobilier, plus faibles dans la capitale girondine, ainsi qu’au rythme de vie, moins effréné.

Ces « nouveaux arrivants » participeraient activement à un processus de gentrification.

« Plus de 70% des nouveaux arrivants à Bordeaux viennent de la région parisienne. Elle est maintenant une des villes françaises les plus chères en ce qui concerne les vieux appartements, avec un prix moyen de 3 730€ par m² – soit 12% de plus chaque année » affirme-t-elle en se basant sur des données de Notaires de France.

Départs presque forcés

Témoins à l’appui, la journaliste a suivi un couple de quarantenaires bordelais contraints de déménager à Salaunes, à 26km de Bordeaux. Un changement de vie qui a poussé l’une à renoncer à son emploi, l’autre à s’infliger un temps de trajet plus long pour aller au travail.

La journaliste donne aussi la parole Vincent Bart, co-fondateur de la page facebook humoristique « Front de Libération Bordeluche face au Parisianisme ».

« Seuls les très riches peuvent vivre à Bordeaux désormais, déclare-t-il, et beaucoup des nouveaux-venus sont des Parisiens… Nous ne sommes pas énervés contre les Parisiens, qui profitent de la liberté de déplacement comme tous les citoyens Européens le font. Nous sommes contre la municipalité de Bordeaux qui pousse les résidents les plus pauvres vers les périphéries. »

Un phénomène fréquent à travers le globe

L’article prend l’exemple de résultats similaires sur des duos urbains tels que Londres et Birmingham, Berlin et Leipzig, ou encore Toronto et Hamilton. En s’appuyant entre autres sur l’analyse de chercheurs, des nuances apparaissent, notamment à travers le regard de Randall Hansen, directeur de l’Université de Toronto Munk School of Global Affairs, qui étudie les migrations humaines.

« La gentrification – dans toutes ses formes – peut être à la fois bonne et mauvaise, affirme-t-il. Des résidents se retrouvent obligés de se déplacer, mais la gentrification apporte aussi un nouveau souffle aux villes : la criminalité baisse, les habitations vétustes sont rénovées, des emplois sont créés, et globalement l’apparence et l’atmosphère de certaines zones s’améliorent nettement. »

« Pourtant à Bordeaux, beaucoup d’habitants ne voient pas encore de bénéfices à la gentrification », conclut Caroline Harrap.


#Front de libération bordeluche face au parisianisme

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