[A lire sur Le Journal du dimanche] Bertrand Cantat n’en a pas fini avec la justice. Le parquet de Bordeaux vient de reprendre ses investigations sur le suicide de son ex-épouse, Krisztina Rady, en janvier 2010. La procureure de la République de Bordeaux, Marie-Madeleine Alliot, a confirmé lundi cette information à l’AFP, faisant état de « vérifications » à la suite d’une nouvelle plainte.
« J’ai reçu une plainte de la part de la présidente de l’association Femme et Libre. Il y a des éléments qu’il va falloir vérifier mais ça ne devrait pas remettre en question la première enquête qui a déjà eu lieu et qui avait donné lieu à un classement sans suite pour absence d’infraction. »
Condamné en mars 2004 en Lituanie à huit ans de prison pour les coups mortels portés à l’actrice Marie Trintignant, sa compagne de l’époque, le chanteur a en effet été mis hors de cause dans le décès de son ex-épouse Krisztina Rady, les premiers résultats ayant conclu à un suicide. Cependant, des médias se sont à nouveau penchés sur le cas Cantat, le Point en tête, révélant en novembre 2017 le comportement violent du Bordelais envers les femmes, et ce bien avant la mort de la comédienne.
L’auteure de la plainte, Yael Mellul, a déclaré au JDD avoir déjà dénoncé en janvier, auprès du parquet de Bordeaux, « le rôle qu’auraient joué les violences physiques et les pressions psychologiques de Bertrand Cantat dans le suicide de son épouse ».
Entendue par la police le 23 mai, l’ancienne avocate et actuelle présidente de l’association féministe Femme et Libre a porté plainte, comme une première fois en 2014, pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Citée par le JDD, elle évoque des messages échangés avec les autres membres du groupe Noir Désir, alors que ceux-ci avaient catégoriquement démenti les affirmations du Point l’année dernière.
« On m’a notamment demandé au nom de quoi, si les ex-membres de Noir Désir avaient menti lors de l’ouverture de l’enquête, diraient-ils aujourd’hui la vérité ? J’ai expliqué que, dans un contexte de libération de la parole, le moment était aussi venu pour eux de libérer leur conscience. »
Pour l’avocat du chanteur, Me Antonin Lévy, « cette énième plainte est fondée sur des mensonges et sera classée sans suite, comme toutes les précédentes ». Dimanche, il s’est empressé de préciser que Betrand Cantat demandait « depuis des semaines » à être entendu par la justice. S’il a affirmé ne pas être en mesure de confirmer la réouverture de l’enquête, la déclaration de la procureure de Bordeaux ce lundi matin vient porter un nouveau coup à la réputation de l’artiste. Il doit se produire le 7 juin au Zénith de Paris, après l’annulation de ses concerts à l’Olympia.
Chargement des commentaires…