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Virginie Calmels renvoyée de la direction des Républicains par Laurent Wauquiez

Dans une interview au Parisien, samedi 16 juin, Virginie Calmels, vice-présidente du parti Les Républicains (LR) reprochait à Laurent Wauquiez de ne défendre que « sa propre ligne » et de ne pas être assez rassembleur. Le divorce a aussitôt été consommé : la première adjointe d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux et numéro deux des …

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Virginie Calmels renvoyée de la direction des Républicains par Laurent Wauquiez

Dans une interview au Parisien, samedi 16 juin, Virginie Calmels, vice-présidente du parti Les Républicains (LR) reprochait à Laurent Wauquiez de ne défendre que « sa propre ligne » et de ne pas être assez rassembleur.

Le divorce a aussitôt été consommé : la première adjointe d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux et numéro deux des Républicains a été limogée de ses fonctions à la tête du parti, dimanche 17 juin.

Laurent Wauquiez, président du mouvement LR depuis décembre 2017, n’a visiblement pas apprécié les critiques formulées à son encontre par sa vice-présidente. Au point de ne même pas mentionner, dans le communiqué du parti, le nom de celle qu’il vient d’évincer :

« Après consultation de l’équipe dirigeante, Laurent Wauquiez, président des Républicains, nomme Jean Leonetti, maire d’Antibes et président du conseil national, vice-président délégué des Républicains »

Virginie Calmels le 13 décembre 2015, soir de sa défaite aux Régionales (XR/Rue89 Bordeaux)

Cette décision met un terme à deux semaines de conflit ouvert entre le président à la ligne conservatrice et sa suppléante, représentante de l’aile libérale du parti.

« Jouer sur les peurs »

Le 7 juin, sur France Inter, Virginie Calmels a exprimé son désaccord à propos de la diffusion d’un tract par LR, intitulé « pour que la France reste la France », qu’elle a jugé « un peu déséquilibré » et « totalement anxiogène ». Elle a également fustigé l’absence de validation par les cadres du parti lors d’une réunion de la direction, le 12 juin. Rappelée à l’ordre par le patron de LR, l’élue bordelaise en a remis une couche au « Parisien » :

« J’ai surtout déploré qu’il n’y ait pas de débat préalable sur ce document, nous plaçant devant le fait accompli. Le slogan ne me pose pas de problème. Mais la page 2, sur le risque terroriste, les immigrés, la délinquance… C’est exactement la rhétorique de ceux qui jouent sur les peurs pour se faire élire. »

Virginie Calmels adressait une nouvelle charge sévère contre Laurent Wauquiez, souvent critiqué pour son discours ambiguë empruntant à celui du Rassemblement national (RN, ex-Front national) :

« Laurent Wauquiez veut d’abord défendre ses propres idées, même si elles ne sont pas adoptées par tous. Il estime que sa victoire à la tête du parti a validé sa ligne. Or, les ateliers de la refondation, que nous avons menés l’été dernier auprès des militants de notre parti, nous ont révélé qu’ils demandent à la droite d’être d’abord réformatrice, puis libérale et enfin gaulliste. »

Division politique et union de façade

Le limogeage de la numéro 2 de LR creuse un peu plus la frontière entre la droite identitaire de son chef de file et la ligne plus libérale, portée par la présidente de la région Île-de-France et fondatrice du parti Libres !,Valérie Pécresse. « Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. », a pour sa part tweeté Alain Juppé.


La garde rapprochée de Laurent Wauquiez a au contraire applaudi cette décision.

Virginie Calmels avait rejoint Laurent Wauquiez à l’été 2017, au cours de sa campagne pour la présidence du parti. Sa nomination à la vice-présidence permettait ainsi de taire les doutes quand à la capacité du patron de LR à rassembler une droite en proie à la division. L’union entre les deux lignes politiques n’aura finalement tenu que six mois.

Selon les statuts du parti, la décision de Laurent Wauquiez doit toutefois recevoir l’approbation du Conseil national. Réuni le 30 juin à Menton, dans les Alpes-Maritimes, il sera l’occasion pour Les Républicains de  plancher sur un sujet majeur de désaccords : l’Europe.


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Photo : MB/Rue89 Bordeaux

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