« Notre objectif est qu’à la date du 21 septembre, lorsque la procédure complémentaire va prendre fin, nous ayons pu faire une proposition à ces candidats », a déclaré Olivier Dugrip, recteur de l’académie, lors d’une conférence de presse ce lundi à Bordeaux.
« Nous n’aurons aucune difficulté », ajoute-t-il, précisant qu’il reste 751 places vacantes dans les formations d’enseignement supérieur en Nouvelle-Aquitaine, « un nombre suffisant pour traiter tous ces cas ».
Évidemment, un certain nombre de néo-étudiants devront mener leurs études dans des villes qu’ils n’avaient pas forcément choisis. Le recteur rappelle qu’une allocation spécifique de 200 à 1000 euros pour frais de déplacements peut leur être allouée.
Vol 747
A l’arrivée, le rectorat semble soulagé : la commission régionale d’accès à l’enseignement supérieur (CRAES) n’a eu à faire que 447 propositions de poursuite d’étude (dont 362 dans l’académie de Bordeaux) aux 1194 personnes qui l’avaient saisie depuis le démarrage du processus, le 22 mai dernier…
« Tous les dossiers ont été traités, mais le différentiel s’explique parce que certains candidats ont pu recevoir entretemps une réponse de Parcoursup, et ils ont suivi le cours normal de la procédure. D’autres ont pu choisir des filières hors Parcoursup, d’autres encore n’ont pas répondu à nos propositions ou n’ont pas donné suite. »
Interrogée par la presse sur la répartition entre ces différentes catégories des 747 évanouis de Parcoursup, la CRAES répond qu’elle ne peut retrouver la trace.
Les deux universités bordelaises font valoir que les capacités d’accueil avaient été demandées dans les filières les plus convoitées, avec par exemple 30 places supplémentaires en psycho, ou 50 en Staps. Mais restent très loin de répondre à la demande, reconnaît Manuel Tunon de Lara, président de l’Université de Bordeaux :
« On est passés à 280 places en licence de psycho, pour 80 sorties en master par an, et 6000 demandes initiales ! En Staps, on est à 300 places pour 500 ou 600 vœux en attente et 6000 vœux initiaux… Quoi que vous fassiez, le rapport reste éloigné entre ces derniers et les capacités matérielles d’accueil. »
« Démagogie »
D’où les accusations de « démagogie » à l’endroit du président de l’Université de Poitiers, qui dénonçait récemment la « politique malthusienne » de celle de Bordeaux.
Présidente de l’Université Bordeaux Montaigne peu tendre envers la sélection, Hélène Velasco-Graciet estime elle que Parcoursup a « créé artificiellement une sorte de pression sur certaines filières », avec par exemple 2460 vœux d’entrée en LEA (langue étrangère appliquée) anglais-espagnol, contre 464 vœux dans le système précédent, l’admission post-bac, et 420 places.
Il est donc selon elle important de ne pas tirer d’enseignements hasardeux et hâtifs des premiers bilans de Parcoursup, et de maintenir des filières aujourd’hui moins attractives, comme le Russe ou les lettres classiques. Mais aussi, soulignent le rectorat et les présidents d’université, de construire les dispositifs pour accompagner les élèves susceptibles d’être déçus de leur orientation.
« Nous verrons en juin prochain si cette loi d’orientation et de réussite a permis d’améliorer le taux de réussite et fait baisser les taux d’échecs dans l’enseignement supérieur, ce qui était sa finalité », indique Olivier Dugrip.
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