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A Floirac, la Nuit verte éclaire le parc de l’Observatoire

Après Lormont et Bassens, la cinquième Nuit verte de la biennale PanOramas aura lieu ce samedi à Floirac, au parc de l’Observatoire. 14 œuvres lumineuses jalonneront le site pour une déambulation artistique nocturne imprégnée de la spécificité du territoire et de l’histoire scientifique des lieux.

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A Floirac, la Nuit verte éclaire le parc de l’Observatoire

Depuis avril 2018, PanOramas s’est installée au parc de l’Observatoire de Floirac, accueillie par l’Université de Bordeaux. Sur ce site exceptionnel de 14 ha, une trentaine d’artistes ont travaillé dans une effervescence unique avec un temps de résidence qui leur a permis « de mesurer toute l’échelle du lieu ».

« C’est du luxe ! reconnaît Charlotte Hüni, la meneuse de l’événement. La Nuit verte montre des œuvres dans des espaces naturels et, sans un temps de résidence suffisant, on peut faire des erreurs. Ce temps permet une confrontation entre les œuvres et le site. Les artistes travaillent depuis le mois de mai, et ce temps est une valeur ajoutée à leur résidence. »

Douze artistes, compagnies et collectifs, une trentaine de personnes en tout, ont imaginé et conçu sur place 13 œuvres monumentales et dispositifs numériques visibles le temps d’une nuit (voir le programme). A ces œuvres, s’ajoute l’accès exceptionnel à l’œuvre de Suzanne Treister, L’observatoire/Bibliothèque de science-fiction, installée à Floirac en juillet 2017 dans le cadre de commande artistique Garonne de Bordeaux Métropole.

In situ

C’est « un travail de veille sur ce qui se fait, des découvertes et des rencontres » qui ont permis la réunion des artistes de l’affiche 2018. Parmi eux, les Bordelais Andréa Ho Posani, qui décline son œuvre Reflectere présentée lors de l’Été métropolitain, et Alexandre Clanis :

« Alexandre est un tout jeune artiste qui a un travail de peinture qui ne rentre pas forcément dans la ligne de programmation Panoramas, explique Charlotte Hüni. Travailler dans ce cadre et ces contraintes est une envie qu’il avait depuis longtemps et il trouve là un accompagnement favorable. Il propose une installation monumentale, Sombra, avec un procédé très simple, à l’échelle des chemins forestiers qui fait le lien entre “l’épaisseur de la nuit” – ses termes à lui – et le plateau très ouvert de l’Observatoire. »

Le parcours de la Nuit verte 2018 a une exception, la présence de bâtiments. Pour Charlotte Huni, ce fut « une équation à résoudre » :

« D’habitude on est dans les bois. Et ici, ce ne sont pas des constructions banales. Rentrer à l’intérieur n’est pas l’idée de la Nuit verte. On a alors imaginé des dispositifs où le bâti contribue à l’œuvre extérieure. »

Exemple : Erik Lorré et Florent Colautti traduiront en son et en image les mondes silencieux et invisibles observés jadis de ces dômes. Les deux artistes poitevins ont rencontré des chercheurs qu’ils ont interrogés sur les données collectées. « Il y a eu un échange de savoir » : des données d’observation du soleil par exemple, ainsi que des phénomènes lointains invisibles et inaudibles, auxquels les deux artistes donnent à entendre et à voir sur les trois coupoles des édifices.

Le site de la Nuit verte 2018 : l’Observatoire de Floirac, Université de Bordeaux (@GPVRiveDroite)

Territoire

« Panorama ne peut pas se faire sans les voisins, martèle Charlotte Huni. Il y a deux projets qui se sont appuyés sur l’enthousiasme local. »

L’expérimentation de Thierry Boutonnier, artiste lyonnais, avec le projet des Myconautes, a impliqué diverses collaborations. La création d’une champignonnière expérimentale a nécessité une collaboration avec des laboratoires de recherche de l’Université de Bordeaux à toutes les étapes du processus. Les habitants du quartier se sont ensuite mobilisé pour la culture – « 6000 cafés bus sur la rive droite ont permis de réunir le mare pour les plantations » –, la récolte – « 40 kilos de pleurotes de Dravemont » –, et la dégustation – « un menu cuisiné par Thomas Brasleret de La Cape (Cenon) a mis le champignon à tous les plats jusqu’au dessert ».

« Le repas a été servi et partagé avec 20 jeunes de moins de 25 ans, habitants la rive droite. Table, nappe et pas de portable, précise Charlotte Huni. Ils ont découvert que les champignons n’existent pas que dans les pizza ! »

Un autre projet a été piloté par l’association Sew & Laine qui a réuni « une bande de tricoteuses dans des ateliers sur toute la rive droite pour produire des éléments de signalétique textile et lumineuse ». Ces créations accompagneront les plus aventuriers sur le chemin de Tirecul à Floirac, petit chemin qui permet d’accéder au parc de l’Observatoire. Suivez la lumière !

[Photo de une, La Nuit verte 2016 ©Rodolphe Escher]


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