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L’aménageur de Bastide Niel demande l’expulsion de Darwin au tribunal

Gueule de bois pour Darwin au lendemain de Climax ? L’aménageur de la ZAC Bastide-Niel demande au tribunal de Bordeaux l’expulsion des occupants d’une parcelle de l’ancienne caserne. Saisi en référé, le tribunal a renvoyé l’audience au 24 septembre.

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L’aménageur de Bastide Niel demande l’expulsion de Darwin au tribunal

Menace AZ34 sur Darwin. Ce nom de code renvoie au nom de la parcelle cadastrale dont la société d’aménagement Bastide Niel a demandé l’expulsion au tribunal de grande instance de Bordeaux. Prévue ce lundi après-midi, l’audience a été reportée au 24 septembre, à la demande de Darwin.

« La demande de la société Bastide Niel est mal-fondée et illégitime », estime Sylvain Galinat, avocat des quatre entités de l’éco-système convoquées au tribunal (les sociétés Darwin-Bastide et Evolution représentées par Philippe Barre, Nature et Potager en Ville, la Ferme Niel et l’Essaim de la Reine).

Pour celles-ci, la parcelle concernée inclut en effet le skatepark et l’entrepôt Emmaüs, dont le maire de Bordeaux, Alain Juppé, avait promis de laisser la jouissance aux associations, sous une forme restant à déterminer (autorisation d’occupation temporaire, bail emphytéotique, vente…). Sylvain Galinat en veut pour preuve un extrait du cadastre dont la parcelle AZ 34 comprend ces bâtiments.

Extrait du cadastre présentant la parcelle AZ34 (partie en jaune) (DR)

Enlèvement de poules

Pas du tout, affirme pourtant Pascal Gerasimo, directeur de BMA (Bordeaux Métropole aménagement) et président de Bastide Niel, dans un communiqué envoyé ce lundi dans un communiqué « pour éviter les “fake news” malheureusement habituelles dans cette affaire » :

L’assignation en référé « ne concerne en aucune manière les bâtiments du Skate Park et du Dépôt Emmaüs, mais uniquement le terrain occupé par diverses activités généralement qualifiées de “ferme urbaine” ». Et ce « afin d’obtenir l’expulsion des activités de ces structures pour permettre la poursuite des travaux d’aménagement de la ZAC Bastide Niel et rendre libre le passage des réseaux d’assainissement indispensables à la viabilisation du nouveau quartier, et notamment à la réalisation du groupe scolaire Hortense ».

L’aménageur veut pour cela que le juge ordonne « de rendre libre le passage situé sur la parcelle cadastrée AZ 34 » et, sous astreinte de 3000 € par jour de retard, « l’enlèvement des tétrodons, caravanes, matériaux, conteneurs, rampes de skates structures en bois, ouvrages mobiles ou amovibles, tous biens ou encombrants, poules dans les 24 heures de la décision à intervenir ».

Les sociétés Darwin-Bastide et Evolution encourent en outre une condamnation à une indemnité de 5000 €.

Plus disruptif tu meurs

Alors que Bordeaux Métropole est actionnaire majoritaire de BMA, elle-même pilote de la ZAC Bastide Niel, il s’agit là pour Sylvain Galinat d’une « rupture avec la logique de médiation entreprise par la collectivité ».

« Cela fait plus d’un an que la mairie a fait de manière claire la demande à BMA que soit régularisée rapidement notre situation, et on est pourtant toujours sans droit ni titre sur cette partie de Darwin, déplore Philippe Barre. On demande aux élus de se prononcer clairement et activement. Une AOT, c’est un papier à signer !  Je ne doute pas qu’Alain Juppé ait de la considération pour ce qui a été fait ici. Il est monté sur scène pour l’Appel des Fraternités ce dimanche à Climax. Mais contrairement à ce qu’il a dit, Darwin ne s’est pas agrandi, nous avons au contraire abandonné 2 hectares. »

Jointe par Rue89 Bordeaux, la mairie déclare s’en tenir « aux précisions de BMA, clairement exprimées dans leur communiqué », et cherche à calmer le jeu, par la voix de son adjointe à l’urbanisme, Elizabeth Touton :

« A aucun moment BMA ne souhaite que le dépôt Emmaüs et le skatepark soit évacués. La demande fait référence à la parcelle cadastrale, mais on ne doit pas pour autant évacuer tout ce qui est sur celle-ci. Le skatepark et dépôt ont vocation a être cédés ou loués avec un bail emphytéotique, cela va s’organiser d’une façon ou d’une autre et on s’y tiendra, lorsque BMA les aura restitués à la métropole. Mais une des conditions préalables fixées par le maire, avec la mise aux normes des conditions de sécurité qui est désormais réglée, c’est que ces tétrodons soient enfin évacués. On avait laissé le temps à Darwin le temps que Climax se passe, cela doit désormais être fait pour engager les travaux sur les réseaux, qui conditionnent la livraison des autres bâtiments. »

Restent 15 jours à Darwin pour se retourner, ou s’entendre à l’amiable avec ses interlocuteurs, si c’est encore possible.


#Cauchemar de Darwin

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