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Le recours à Suez canalisera-t-il la vague de déchets sur Bordeaux ?

Depuis ce dimanche, les équipes de la société Suez ont en charge le nettoyage et la collecte des déchets dans l’hyper-centre de Bordeaux. Alors que la production d’ordures ménagères est repartie à la hausse l’an dernier, les dépôts sauvages font tâche, et les remèdes de la métropole sans doute insuffisants côté prévention, reconnaissent ses élus.

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Le recours à Suez canalisera-t-il la vague de déchets sur Bordeaux ?

Une société privée fera-t-elle mieux que la régie publique  ? C’est le pari que s’est donné  la métropole en confiant à Suez la gestion du service propreté dans le centre historique de Bordeaux. Depuis ce dimanche, 23 salariés de Suez (ou du personnel embauché via le dispositif Tapaj), plus d’autres entreprises retenues dans le cadre de ce marché (dont L’Atelier remuménage) sillonnent les rues situées dans un quadrilatère entre les cours de l’Intendance et Victor-Hugo, et entre les quais et la rue de Cheverus.

Elles ont en charge le nettoyage de ces artères très touristiques, le ramassage des ordures et la collecte des déchets, à une fréquence plus importante que le système en vigueur ailleurs dans la commune. La délégation de ces tâches, représentant un marché de 2,5 millions d’euros par an pendant 4 ans, avait été critiquée par les élus communistes de Bordeaux Métropole , qui voyaient là une « privatisation accélérée » du service propreté.

« Le fait de déléguer sur l’hyper-centre va nous permettre des moyens vers la périphérie », estime Jean-Louis David.

Dirty stone city

L’adjoint au maire de Bordeaux chargé de la vie urbaine évoque « l’agitation sur les réseaux sociaux de groupuscules bordelais qui affichent leur mécontentement » sur le traitement des déchets dans d’autres quartiers (la gare, Victoire, Saint-Michel, les Bassins à flot…). Il fait référence au compte Twitter DirtyCityBdx (actif ces derniers jours mais désormais fermé), sur lesquels étaient postées des photos de poubelles éventrées et autres dépôts sauvages d’ordures dans les rues du centre-ville.

Outre la partie pédagogique qu’il s’agit de marteler, notamment auprès des syndics de copropriétés, la Ville et la métropole promettent de sanctionner désormais durement ces « comportements déviants » : une vingtaine d’agents ont été recrutés et auraient délivré 400 PV depuis le mois de janvier. Depuis le mois de juin, ils patrouillent également la nuit. Les auteurs – identifiables par les tickets de caisse, le courrier, etc. – sont passibles d’amendes de 102 à 171 euros.

Mais ces dépôts sauvages ne sont que la partie émergée d’un iceberg qui ne fond pas, au contraire : selon le dernier rapport sur le service de la collecte de Bordeaux Métropole, présenté en juillet dernier, le poids moyen des déchets produit par habitant a augmenté de 2,7% en 2017 par rapport à l’année précédente. Cela représente 14,6 kilos supplémentaires, et une quantité totale annuelle de 555,21 kilos par habitant, dont 256 d’ordures ménagères (+2,85%).

Incitations

Le hic, c’est que Bordeaux Métropole, labellisée Territoire Zéro Déchet Zéro Gaspillage, s’était (prudemment ) engagée à réduire de 1% par an ces quantités de déchet jusqu’en 2020. Cela commence donc très mal, même si les premières actions du programme sont en place depuis quelques mois seulement.

« Alain Juppé n’était pas très content », reconnaît Dominique Alcala, vice-président de Bordeaux Métropole en charge des déchets. Pour expliquer cette croissance, il invoque la reprise économique, la croissance démographique et le boom du tourisme à Bordeaux.

Si la métropole met le paquet pour passer le balai, elle se garde pour l’instant d’annoncer de nouvelles mesures en matière de prévention des déchets. Un plan a certes été lancé récemment, mais son dispositif le plus audacieux, la tarification incitative, n’est pour l’instant testé qu’à blanc (sans effet sur la facture des citoyens qui jetteront moins), et pendant trois ans dans quatre quartiers.

« Il faut des gestes incitatifs qui permettent à tout le monde de comprendre que c’est un enjeu énorme », affirme Jean-Louis David.

L’adjoint annonce que des mesures devraient annoncées dans les mois à venir pour les commerçants. Ceux-ci pourraient par exemple être exonérés par la métropole de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) s’ils s’adressent à des prestataires tels que les Détritivores, qui enlèvent et valorisent sous forme de compost les déchets organiques des restaurants ou autres commerces.


#Bordeaux métropole

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