Après 4 années et demi de présence en France et une volonté farouche d’intégration (apprentissage du français, formation professionnelle, mission de traduction auprès des institutions publiques, membre d’une association d’aide aux personnes à la rue), Drita, déboutée du droit d’asile ainsi que sa famille albanaise, apprend qu’ils doivent tous quitter l’hébergement précaire qui leur a été attribué. Au même moment, le père et la mère reçoivent une obligation de quitter le territoire, suite au non renouvellement du statut étranger malade du père.
Quelques semaines plus tôt, le préfet expulsait vers l’Albanie une famille, elle aussi en France depuis plus de quatre ans et dont deux enfants scolarisés s’apprêtaient à faire leur rentrée scolaire.
L’émoi a été immédiat dans les réseaux de citoyens et d’organisations de défense des droits de l’Homme avec lesquels Drita a lié de nombreux contacts. Le 17 octobre 2018, un comité de soutien à Drita Kurtsmajlaj et sa famille se met en place afin d’empêcher leur expulsion et d’obtenir ce que la préfecture aurait dû leur octroyer depuis longtemps : des papiers pour construire une vie décente dans notre pays.
Le comité trouve inacceptable la situation subie par Drita et sa famille, celle-ci ayant travaillé gratuitement durant plusieurs années comme traductrice pour la police, la justice, et divers services de l’Etat.
Le père de Drita, gravement malade, ayant au préalable bénéficié d’un titre de séjour, se voit retirer le statut d’étranger malade, sa femme perdant en même temps le statut d’accompagnant.
En quelques jours, notre collectif a adopté plusieurs mesures : diffusion d’une pétition, demande d’une audience au Préfet, rédaction d’un appel à venir renforcer le comité de soutien.
La pétition diffusée sur le réseau internet et par Facebook a été signée par plus de 2400 signataires (lien ici).
L’appel à rejoindre le collectif a lui aussi connu un grand succès. Plus de 150 personnes volontaires ont été enregistrées, et aussi l’adhésion d’associations et syndicats (le FSU). Il a également reçu des soutiens d’importance tel que :
• Emmanuelle Ajon, Vice-Présidente du Conseil départemental de la Gironde et Conseillère municipale de Bordeaux.
• Michèle Delaunay, conseillère municipale à Bordeaux, ancienne Ministre en charge des personnes âgées et de la dépendance, chevalier de la légion d’honneur
• Jean-Luc Gleyze, Président du Département de la Gironde
•Denise Greslard Nedelec, Vice-présidente chargée des Politiques de l’insertion Conseil départemental de la Gironde, conseillère municipale à Talence.
•Alain Juppé, Maire de Bordeaux, Président de Bordeaux Métropole et ancien premier ministre
• Loïc Prudhomme, Député de Gironde
• Franck Raynal, Maire de Pessac et Vice-Président, à Bordeaux Métropole
• Clément Rossignol, Maire de Bègles et Vice-président de Bordeaux Métropole
• Matthieu Rouveyre, Vice-président chargé de la Citoyenneté Conseil départemental de la Gironde et conseiller municipale à Bordeaux
A la demande du collectif, une audience a été obtenue auprès du Préfet. Celle-ci aura lieu ce vendredi 26 octobre à 9h. En marge de cette audience, le collectif appelle à un rassemblement à 10h devant la préfecture.
Le Collectif est engagé et résolu pour aller jusqu’au bout de sa démarche afin d’obtenir la régularisation et le maintien en France de Drita Kurtsmajlaj et sa famille.
Elle bosse ici, elle vit ici, elle reste ici.
Le Collectif pour Drita
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