A l’issue d’une médiation, le conflit opposant Bordeaux Métropole et Fayat sur la construction du pont Simone-Veil s’est dénoué par une « rupture à l’amiable et partielle » du marché. Le groupe sera indemnisé et terminera les travaux de voiries sur les rives. Un nouvel appel d’offres va être lancé pour l’achèvement du pont.
Initialement prévue à l’été 2020, l’ouverture du pont est repoussée au mieux pour début 2023, soit « 2 ans et demi à 3 ans de retard », annonce ce vendredi Alain Juppé.
Le groupement d’entreprises Razel-Bec, dirigé par Fayat, réclamait 18,5 millions d’euros supplémentaires pour des travaux – consolider les bâtardeaux, constructions temporaires nécessaires à la réalisation des piles du pont, afin de les protéger de l’érosion causée par les courants du fleuve.
Cette rallonge, qui aurait représentée 25% d’un marché de 70 millions d’euros, était jugée « inacceptable » par la métropole. Elle a toutefois préféré éviter un contentieux long et coûteux, et résilier le contrat à l’amiable.
Qui perd gagne ?
Le président de la métropole estime le surcoût à un peu plus d’un million d’euros – des frais de stockage de la charpente métallique construire par Baudin-Châteauneuf, qui achèvera ces travaux, et des indemnités versées à Fayat.
En outre, Bordeaux Métropole va racheter au groupement, pour un peu plus d’un million d’euros, les estacades – pontons provisoires bâti sur la Garonne pour le chantier du pont lui-même. Celle-ci servira à l’entreprise lauréate de la mise en concurrence pour l’achèvement de ces travaux. Le marché devrait être attribué au printemps 2020.
Pendant ce temps, Fayat « achèvera la réalisation de l’ensemble des ouvrages de génie-civil sur les rives prévus par le marché et non impacté par le différend ». Ces travaux se chiffrent à 22,8 millions d’euros. « L’ensemble des prestations » payées ou à venir aux actuels mandataires représente près de 40 millions d’euros.
Mais au total, Alain Juppé « imagine mal » que la métropole soit perdante dans cette affaire. Il signale que lors du premier appel d’offre, un concurrent de Fayat avait proposé « un niveau de prix inférieur de 4 millions d’euros avec un autre procédé constructif » – en fait, selon les services de la métropole, de 2 millions dans une des deux propositions faites par cette entreprise non retenue.
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