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Au TnBA, SStockholm captive le public

SStockholm est à l’affiche au TnBA jusqu’au 1er février. Ce spectacle du Collectif Denisyak évoque la séquestration de Natascha Kampush dans les années 2000. Il donne à voir, avec subtilité et retenue, l’enfermement et l’ambiguïté des rapports entre une otage et son geôlier.

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Au TnBA, SStockholm captive le public

S comme syndrome, et Stockholm comme le syndrome de Stockholm. SStockholm, écrit par Solenn Denis – bourse d’encouragement du Centre national du théâtre 2011 et prix Godot 2012 –, revient sur les planches avec le Collectif Denisyak, artiste associé au TnBA, avec Faustine Tournan et Erwan Daouphars.

Dans la salle, il n’y a qu’une porte par laquelle entrent les acteurs et aussi les spectateurs. Les dernières se mettent sur des chaises disposées en angle face à la scène carrée délimitée sur deux côtés par d’immenses murs. Une fois le public installé, la pièce est close ; une cave éclairée par trois néons et aménagée d’une table et deux chaises.

Le public est finalement enfermé. Comme l’a été Natascha Kampusch, une petite fille autrichienne enlevée et séquestrée par Wolfgang Přiklopil entre mars 1998 et août 2006. SStockholm raconte son enfermement et cet indicible amour qui la lie à son bourreau.

Violaine

Comment évoquer les 3096 jours d’enfermement ? Comment raconter le rituel du geôlier qui prenait tous les matins son petit-déjeuner avec sa prisonnière ? Comment décrire les sentiments jamais avoués de la victime pour son bourreau ?

La mise en scène du collectif Denisyak use de subtils artifices pour installer le spectateur dans un impensable quotidien. Même si rien n’éveille les soupçons dans les premières minutes, une requête pour avoir la radio interpelle. C’est un contact avec l’extérieur consenti par le geôlier et aussitôt retiré en guise de punition.

Se déroule ensuite une mise en abîme du texte, répété et réinterprété comme un exercice de style. On décèle la routine et on découvre l’angoisse des moments pourtant simples qui rythment une journée : les repas. On est frappé aussi par ce malaise qui enveloppe ces instants de tendresse. Et une tendresse aussitôt transformée en viol et haine pour celle qui doit porter le nouveau prénom de Violaine pour enterrer sa vie d’avant, entre quatre tours de verrous une fois la porte claquée.

Tout au long de l’heure que dure le spectacle, l’exploration du syndrome de Stockholm par le jeu sans cesse tendu des deux acteurs construit une troublante frontière entre le bien et le mal. Cette première création du collectif Denisyak, déjà présentée en 2014 au Glob Théâtre, n’a rien perdu de sa délicatesse pour captiver une nouvelle fois le public bordelais au TnBA sur une affaire d’enlèvement et de séquestration aussi sensible.


#théâtre

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