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Le Capc veut se relancer dans les règles de l’art

La mairie de Bordeaux recrute un nouveau directeur qui sera chargé de revenir aux fondamentaux du Capc, musée d’art contemporain, à travers deux missions : valoriser la collection et promouvoir la création in situ. D’autres idées sont évoquées comme le changement de statut et un rapprochement avec Arc-en-rêve, centre d’architecture.

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Le Capc veut se relancer dans les règles de l’art

Une nouvelle page blanche attend désormais le prochain chapitre de l’histoire du Capc. Le musée d’art contemporain de Bordeaux sort tout juste de sa période « réflexion sur le devenir » annoncée par le maire de Bordeaux, Alain Juppé, quelques mois après le tonitruant limogeage de la dernière directrice Maria Inés Rodriguez.

Aujourd’hui, les esprits sont plus légers et l’adjoint à la culture, Fabien Robert, « particulièrement optimiste », tient à rassurer le milieu de l’art où « le Capc déchaîne les passions ».

« Il n’a pas d’autre vocation que celle d’un musée et d’un centre d’art contemporain », assène-t-il. Il rappelle cependant que, depuis la création du musée en 1984, « le monde de l’art contemporain a considérablement changé : il y a des nouveaux lieux dans toutes les grandes villes, le marché de l’art a explosé, et les fondations privés ont pris une place forte ». Précisant que « 700 lieux se créent dans le monde chaque année ».

Rien que sur le territoire bordelais, l’adjoint à la culture dresse le portrait d’une activité croissante qui accueille de nouvelles structures professionnelles comme (bientôt) la Meca, la Fabrique Pola, ou encore la Base sous-marine.

Deux missions

« Dans ce contexte le Capc aura deux missions. » Celles-ci ont émergé d’une réflexion menée avec l’audition d’une trentaine d’acteurs culturels. On y retrouve notamment des anciens directeurs du musée comme Charlotte Laubard et Jean-Louis Froment. Et l’influence de ce dernier pèse clairement sur les nouvelles directives.

Place à la collection. Celle-ci, dont une large partie est issue des créations réalisées dans le lieu, devrait avoir une place plus importante. Sa présentation ferait l’objet d’un « récit » autour des fondamentaux de l’art contemporain et satisferait la ligne « musée » du lieu.

Place aussi à la création in situ. Celle-ci se déploierait dans la nef du musée, « véritable cœur du Capc » et placerait « les artistes vivants au centre du projet ». Un concept qui fait écho à ce qui a fait le succès de l’Entrepôt lainé.

Dans ce que Fabien Robert appelle « une pensée éditorialisée », on retrouverait donc d’autres formes d’art avec « une approche décloisonnée de la création » qui pourrait s’intensifier avec le Festival des arts de Bordeaux Métropole. Une autre référence à l’âge d’or au temps du festival Sigma.

Avec comme mission de renouer avec l’histoire riche du musée, le nouveau directeur, dont le recrutement a été lancé la semaine dernière, devra s’y coller dès septembre 2019.

Deux perspectives

« Un musée n’est pas qu’un lieu où se succèdent les expositions, souligne Fabien Robert. Il faut aussi une vision du monde et une pensée critique qui reflète le temps et l’époque. »

Comment être critique en étant en régie directe et unique avec la municipalité ? La question ne se posera bientôt plus. Le statut du Capc fait partie des perspectives de réorganisation. Le but est d’ « accroître la capacité à mobiliser autour de l’établissement des partenaires institutionnels et des personnalités qualifiées, plus intégrées à sa gouvernance et sa gestion ».

L’adjoint à la culture évoque la possibilité d’un établissement public de coopération culturelle (EPCC). Par définition, ce statut permettrait de soulager la mairie et d’associer plusieurs collectivités territoriales et éventuellement l’État dans l’organisation et le financement de la structure.

Une autre perspective est avancée, celle d’un rapprochement avec Arc-en-rêve, centre d’architecture, notamment au niveau des équipes techniques, sans pour autant parler de fusion. L’occasion est offerte par le renouvellement, là aussi, de la direction après le départ annoncée de Francine Fort, l’actuelle directrice du centre, à la fin de l’année. L’idée est de développer les échanges autour d’expositions communes et d’ouvrir la collection du musée à des œuvres associant architecture et art contemporain.

Avec d’autres pistes, comme la réorganisation de l’entrée et de l’accueil – « et pourquoi pas une cafétéria ? » –, il s’agit dorénavant, clin d’œil à la toute première exposition d’art contemporain du centre intitulée « Regarder ailleurs », de « réapprendre à regarder ».


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