Changement de ton du côté de Darwin. Alors qu’ils attendaient de la médiation ordonnée le 29 octobre 2018 « une dynamique plus paisible et plus posée » dans l’affaire qui les oppose à Bordeaux Métropole Aménagement (BMA), « les organisations de Darwin » publient ce jeudi soir un communiqué de presse annonçant leur retrait de cette procédure :
« Nous avons été amenés à constater que la médiation n’arrivait pas à prospérer ni ne nous laisser espérer une solution globale à ce qui nous oppose au consortium d’aménagement Bastide-Niel. »
Evoquant une « politique du fait accompli qui consiste en l’avancement à marche forcée de travaux contestés et inutiles notamment sur la rue centrale principal accès à la Caserne », le communiqué s’en prend notamment, sans les nommer, à « l’architecte urbaniste de la ZAC Bastide Niel et au Directeur Général de Bordeaux Métropole Aménagement » qui avaient tenu une conférence à Arc-en-rêve « centre d’architecture et d’urbanisme de la Ville de Bordeaux [sic] ».
Cette conférence « a été la démonstration de leur volonté de maintenir le programme de travaux sans aucune prise en compte des réalités de notre écosystème, qu’il s’agisse des hangars associatifs ou même des Magasins Généreux dont le projet, validé par deux permis de construire et propriété de Darwin a pourtant été remis en cause », abonde le communiqué.
« Volonté d’asphyxie »
En effet, sur la maquette visible à l’exposition « Quai des Queyries » qui présente le travail de l’architecte néerlandais Winy Maas, les fameux îlots B017 et B018 sont matérialisés par des constructions dans l’esprit global du projet. Interrogé par Rue89 Bordeaux lors de la visite de presse de l’exposition, Pascal Gerasimo, directeur de BMA, a alors précisé que la maquette reflétait le projet tel qu’il est accepté, laissant comprendre que rien dans l’immédiat n’était entériné pour le modifier.
« La volonté d’asphyxie de l’éco-système Darwin est confirmée dans ce cas précis par l’absence de proposition de régularisation sur les hangars associatifs depuis maintenant plus de 3 années, continuant à insécuriser la situation fragile de ces associations sportives, culturelles et sociales », en déduit le communiqué.
Pourtant Alain Juppé, alors maire de Bordeaux et président de la métropole, avait proposé le rachat des deux îlots pour 3 millions d’euros, avec l’espoir de les revendre au groupe Évolution, maison mère de l’écosystème Darwin, ou d’établir un bail emphytéotique, pour en finir avec ce conflit. Philippe Barre, le fondateur de Darwin, avait alors déclaré à Rue89 Bordeaux qu’il contestait l’estimation des bâtiments par France Domaines.
« Décision unilatérale »
Le communiqué de Darwin reproche au nouveau président de la métropole, toujours sans le nommer, Patrick Bobet, de vouloir « jouer le méchant » vis-à-vis de l’éco-système et d’en appeler au nouveau maire de Bordeaux Nicolas Florian, pas nommé non plus, pour « pouvoir travailler en direct avec lui, afin qu’il puisse apporter un regard neuf sur cette situation de conflit et de blocage ».
De son côté, dans un communiqué publié ce mercredi, Pascal Gerasimo regrette vivement « la décision unilatérale des représentants de Darwin » :
« Ce coup d’arrêt brutal de la médiation témoigne de l’attitude de blocage des représentants de Darwin alors même que cette procédure était destinée à trouver une solution constructive sous l’égide de la médiatrice désignée par le tribunal. »
Il conteste vigoureusement les derniers arguments avancés par les représentants de Darwin et rappelle que le programme des travaux de cette opération a été voté à l’unanimité des élus de la Métropole, le 25 mars 2016. Il ajoute :
« Les Bordelais attendent depuis déjà trop longtemps que les projets ambitieux en termes d’habitat, de logements sociaux, d’écoles, de commerces et d’infrastructures du quartier Bastide Niel votés démocratiquement voient le jour. »
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