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L’instant où le graffeur bordelais David Selor est pris par la patrouille

C’est la quatrième fois cette année selon le street-artiste et, comme toujours, tout s’est bien passé : pas de verbalisation, juste une main courante. Seul regret, il n’a pas pu terminer sa fresque sur le mur du skate-park de Saintes.

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L’instant où le graffeur bordelais David Selor est pris par la patrouille

Il n’est pas très loin de sa ville natale quand il se fait choper. Ce mercredi 10 avril après-midi, David Selor est en train de repeindre une ancienne fresque à lui sur un mur du skate-park de Saintes. La police, probablement venue sur appel, est intervenue pour l’arrêter. Une témoin de la scène immortalise l’instant.

« C’est ma quatrième arrestation cette année, précise le street-artiste à Rue89 Bordeaux. Je n’avais pas d’autorisation et pour peindre sur un mur du skate-park qui appartient à la mairie, il en faut une. Ils ont contrôlé mon identité, ils ont posé une main courante et m’ont demandé d’arrêter. J’ai dit aux policiers : elle est là la dégradation ! Pas finie, elle est plus moche qu’avant ! »

Pour finir sa fresque, David Selor doit « déposer un dossier et attendre deux mois » :

« Il faut en plus présenter des croquis. Ce qui commence en demande d’autorisation finit en commande publique. Ça me fait perdre mon autonomie et ma liberté et ça, je n’en ai pas envie. »

Une témoin de la scène, Pauline, immortalise le moment où David Selor allait être interpellé par la police (DR)

Mimil et les policiers

Originaire de Cognac, et à Bordeaux depuis 2017, le bientôt trentenaire anime les murs avec Mimil, un personnage mi-animal mi-humain. Aux poses nonchalantes, David Selor ajoute des citations poétiques : « Faites le mur, pas la guerre » ou encore « On me dit que je suis en or, pourtant je me suis fait plaquer ».

« C’est un personnage que j’ai créé en 2013 pour illustrer le handicap autistique. J’ai plus tard étendu le sujet sur les jeux de mots et les phrases philosophiques. Je ne prête pas attention à ce qu’il est, pour insister sur ce qu’il fait. »

David Selor ne cache pas sa préférence pour la peinture dite « sauvage » :

« Je fais des murs autorisés parfois, ce qui me permet de faire plus de murs sauvages. Et d’habitude ça se passe bien. J’explique mon travail et il arrive que les policiers s’arrangent pour que je puisse finir. Mais dans la plupart des cas, je suis obligé d’arrêter. Et pire encore, une fois j’ai du repeindre un mur à 100 mètres de mon atelier ! Mais ça ne me décourage pas. »

Avec zéro plainte et zéro verbalisation (« une amende peut aller jusqu’à 300 euros »), David Selor estime ne rien dégrader.

« C’est mon travail, je vais continuer à le faire et les policiers continueront à faire le leur. »


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