« Il y a des moments où on se sent vraiment seul », lâche François Bidou. Debout au pied de son bateau en cale sèche, les mains sur les hanches et la tête levée vers le mastodonte en ferraille, le directeur de l’IBoat semble réconforté par le succès du « Manifeste de la cale sèche » publié sur la page Facebook du club (pas loin de 3000 interactions).
Au fond, ce manifeste évoque surtout un état des lieux après 7 ans de fonctionnement. A l’année, l’IBoat voit passer « 115 000 spectateurs, plus de 500 artistes/groupes, 140 concerts, plus de 180 formats clubs, un festival Ahoy »… avec « un budget artistique annuel chiffré 900 000 euros » et « contrairement à ce que croient beaucoup, […] aucune subvention de fonctionnement ».
Le post fait également un bilan de ce mois de fermeture pour un contrôle technique, avant d’annoncer une ouverture pour ce vendredi 19 avril. Date qui sera finalement tenue.
« En fait, 10 jours était le temps nécessaire pour sortir le bateau, le nettoyer, faire un sondage de la coque et, si nécessaire, quelques petits travaux, et ensuite le repeindre pour l’isoler parfaitement ; une opération obligatoire tous les 10 ans pour avoir le titre de navigabilité. Finalement, on a découvert beaucoup plus de choses à réparer que prévu », explique François Bidou.
130000 euros de travaux
Le lundi 18 mars, le bateau avait quitté le quai Armand-Lalande où il est amarré habituellement sur les Bassins à flot, pour rejoindre la forme de radoub à côté où il est mis au sec. Après avoir sondé 320 points de la carène, les techniciens ont détecté des zones fragiles, plus fines que la norme. Une zone était particulièrement importante et une grosse plaque de la coque était à remplacer.
« Après ça, on nous a annoncé deux mois de travaux, mais on a négocié pour les faire en un mois. Non seulement on a eu à supporter un coût supplémentaire de travaux de 50000 euros, en plus des 80000 euros initialement prévus, on a du également faire face à un mois de fermeture. Bilan, 300 000 euros de manque à gagner. Sans compter le travail pour délocaliser tous les concerts qui étaient prévus… »
Ces mésaventures feront bientôt partie du passé. Le retour de l’IBoat sur la dalle du Pertuis sera l’occasion d’une soirée avec un concert du très prometteur bordelais TH da Freak et du dj britannique en vogue Matthew Herbert.
Et après ?
Après ça, l’Iboat devra reprendre ses affaires courantes. Et parmi celles-ci, son installation sur la dalle du Pertuis.
« Nous allons signer la convention avec Bordeaux Métropole dans 15 jours et les aménagements débuteront l’année prochaine. Ils seront échelonnés sur trois ans », précise François Bidou.
Selon lui, 2020 verra apparaître la plage et sa guinguette. Tout comme la micro-ferme urbaine qui sera conçue par la société Akebia, « concepteurs de systèmes nourriciers en ville », et qui alimentera en partie le restaurant. Le roller-park aussi est attendu et sera en accès libre.
L’année 2021 sera l’année de l’installation de la piscine flottante. En 2022, le bateau-hôtel viendra compléter le projet. Il permettra de loger les artistes venus à l’Iboat mais sera également ouvert aux touristes.
Chargement des commentaires…