Le message d’ANV-Cop21 Gironde et de Youth for Climate Bordeaux a-t-il été entendu ? Les deux associations qui ont organisé ce vendredi 3 et samedi 4 mai le nettoyage géant du quartier de la Jallère à Bordeaux ont reçu la visite sur place de Nicolas Florian. Selon un communiqué publié ce lundi matin, le maire de Bordeaux était porteur d’une bonne nouvelle :
« Il a annoncé qu’il était prêt à renoncer à la création des 2000 logements, toutefois il tient à maintenir l’implantation de la ferme urbaine et la ressourcerie IKOS », annonce ce communiqué.
Ce qui serait une victoire pour les associations et les 180 personnes qui se sont mobilisées pour évacuer des tonnes de déchets entassées dans cette friche urbaine. De son côté, contactée par Rue89 Bordeaux, la mairie relativise l’annonce :
« Renoncer, c’est vite dit. Il y a une poursuite de la réflexion plutôt ! »
Une forêt urbaine
Dans une tribune publiée sur Rue89 Bordeaux, un collectif d’associations promet la plantation d’une forêt urbaine de 50 000 arbres sur 40 ha (sur 95 ha) dès cet automne. Même si les organisateurs de la mobilisation sur l’avenir de la Jallère se félicitent déjà de « cette décision », pousser le maire de Bordeaux à poursuivre la réflexion sur le projet d’aménagement de la Jallère est déjà source de satisfaction.
« Nous restons mobilisés pour s’assurer que ses paroles se transforment en engagement écrit de la part de Bordeaux Métropole. Nous allons proposer des solutions concernant l’implantation d’IKOS pour éviter la moindre artificialisation du site », déclare Juliette Duturc d’ANV-Cop21.
L’association évoque des « solutions locales simples » pour répondre aux enjeux environnementaux actuels comme « préserver les terres de l’artificialisation au lieu d’autoriser des projets d’urbanisation (répondant aux objectifs du plan biodiversité : 0 artificialisation nette), utiliser les logements vides au lieu d’en construire de nouveaux (selon l’INSEE il y a plus de 10 000 logements vides à Bordeaux), planter des arbres pour capter le CO2 et créer des îlots de fraicheur, qui seront précieux dans les prochaines années ».
« Nous allons travailler avec des écologues, des spécialistes des milieux naturels et les citoyens intéressés pour faire des propositions très concrètes. […] 40 ha pour apporter des réponses à l’urgence climatique et à la 6ème extinction des espèces, c’est un minimum” précise Jean-Baptiste Thony organisateur du Trash Challenge (l’opération de nettoyage).
Les militants annoncent un prochain rendez-vous pour les suites du projet le 22 mai. Sans doute que d’ici là, l’intention du maire de Bordeaux aura été clarifiée.
Les Verts demandent confirmation
Le président du groupe écologistes des élus au conseil municipal de Bordeaux, Pierre Hurmic, a aussitôt réagi à cette « bonne nouvelle » en adressant un courrier au maire de la ville :
« Nous lui avons donc écrit pour lui demander de confirmer ses intentions et de renoncer clairement à toute artificialisation du site. Cette initiative répondrait à l’ultimatum lancé ce jour même à Paris par 450 experts de 132 pays, appelant à lutter activement contre l’effondrement brutal de la biodiversité, due, essentiellement, à l’artificialisation des sols. »
Pierre Hurmic rappelle par ailleurs qu’ « une concertation est actuellement en cours, montrant que 95 % des 127 avis déposés sur le site de la concertation se prononcent en faveur de notre projet alternatif de reconquête de cet espace naturel dégradé et contre l’artificialisation du secteur« .
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