Jacques Colombier passe la main. 4 fois élu conseiller municipal depuis 1989, l’ex patron du Front national en Gironde ne sera pas candidat une sixième fois à la mairie de Bordeaux en 2020. Le toujours député européen (jusqu’au 2 juillet prochain) laisse le soin de labourer cette « terre de mission », selon ses termes, – l’extrême droite n’a en effet jamais franchi les 10% aux municipales dans la capitale girondine – à Bruno Paluteau.
Premier candidat investi en Gironde par la commission nationale d’investiture du parti, présidée par Marine Le Pen, le chirurgien dentiste de 57 ans n’est pas un jeune novice : deux fois candidat aux législatives (en 2012 et 2017) dans la troisième circonscription (Bordeaux sud), il était tête de listes aux municipales à Bègles en 2014, réalisant 12,5%. S’il siège toujours dans cette commune, il travaille et réside à Bordeaux, où il estime de le Rassemblement national « se doit d’être présent, comme dans toutes les grandes villes ».
« Nous avons obtenu aux européennes un score encourageant de 9,40%, devant Les Républicains, estime le candidat. Jamais au grand jamais nous n’avions fait mieux que l’ancienne UMP, RPR et l’UDR au temps de Chaban. Une nouvelle séquence électorale s’ouvre, nous devons la concrétiser avant les départementales, régionales, puis la mère des batailles, la présidentielle en 2022. »
Une liste ouverte « aux patriotes »
Bruno Paluteau va désormais devoir constituer sa liste. Estampillée RN, elle pourra être ouverte à d’autres personnalités.
« Tous les patriotes de bonne volonté qui refusent la politique macroniste seront les bienvenus », précise-t-il, à condition d’adhèrer à une charte présentée récemment par Marine Le Pen.
Pourquoi pas Edouard du Parc ? L’élu de Sens Commun – la frange catholique traditionnelle des Républicains -, aura en effet du mal à se faire une place dans l’équipe du maire sortant, très Macron-compatible, et en quête d’une alliance avec En Marche.
« Nous partageons certaines valeurs mais Sens Commun devra clarifier sa ligne par rapport à LR », estime Jacques Colombier.
Ce dernier confirme par ailleurs que François Jay, actuel élu municipal du SIEL (parti souverainiste allié du RN), ne sera pas de l’aventure. Sur le fond, le programme de Bruno Paluteau mettra l’accent sur trois éléments : une baisse de la fiscalité « très élevée à Bordeaux » (impots locaux et tarifs de stationnement, les transports (le RN est favorable à la voiture et à la création d’une nouvelle rocade), et l’insécurité, avec un renforcement de la police municipale et de la vidéosurveillance.
Des ambitions en Gironde
Le RN – 300 militants à Bordeaux, 2000 en Gironde -,se donne pour objectif les 10%, un score jamais atteint par l’ex FN dans la capitale girondine. Fort de ses résultats aux européennes, et notamment sur la rive droite de l’agglomération bordelaise, le parti lepéniste devrait par ailleurs présenter des candidats dans « un grand nombre de communes de la métropole » et « les 5 sous-préfectures », et « le plus de listes possibles » dans toute la Gironde, selon Edwige Diaz.
La secrétaire départementale du RN espère faire élire 50 conseillers municipaux. Elle récuse « les fake news de France Inter » selon lesquelles son parti se concentrerait sur 10 départements.
Celle-ci n’a pas encore dévoilé la commune dans laquelle elle compte se lancer. Elle précise simplement qu’il s’agira d’une ville de la 11e circonscription (Blayais et Cubzaguais), où elle était candidate aux législatives. Cela pourrait-être Saint-André-de-Cubzac, où Edwige Diaz prépare le terrain d’une alliance de la droite « hors les murs ».
Le parti d’extrême-droite nourrit en tous cas des ambitions dans le nord et le sud du département, notamment le Libournais, le Réolais, et le Médoc – l’élu départemental Grégoire de Fournas serait notamment « candidat naturel » à Pauillac, même si cette personnalité controversée n’a pas encore été investi par le RN.
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