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La Garonne et le vin ne font qu’un dans l’Entre-deux-Mers

Rattacher le monde viticole et le monde naval, c’est le pari que prendront ce samedi les Chantiers Tramasset lors de la seconde édition des Belles Goulées, au Tourne.

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La Garonne et le vin ne font qu’un dans l’Entre-deux-Mers

« Beau ciel, beau pays, bon vin, bonnes gens. » Ainsi que le rappelle cette maxime gasconne de Camblanes-et-Meynac, l’histoire et l’identité culturelle de l’Entre-deux-Mers, sont intimement liées à la vigne.

Certes, « c’est au XXe siècle que la vigne s’est énormément développée sur la commune de Langoiran. Elle représente plus de la majorité du territoire agricole et s’est surtout concentré sur les côtes du plateau calcaire », précise Sophie, experte en médiation du patrimoine, qui animera ce samedi les visites déambulatoires des berges de la Garonne (à 15h et 17h), à l’occasion de la journée Les Belles Goulées au Tourne, à côté de Langoiran.

Mais paysans, vignerons, bateliers ou passeurs, et gabariers… les artisans de la vigne ont longtemps vécu au rythme des pérégrinations des « routiers fluviaux » qui livraient quotidiennement vin, bois et pierre de taille au port de Bordeaux.

Une renommée du siècle dernier

Conséquence de la conquête romaine, l’installation des premières vignes remonte au premier siècle de notre ère dans cette région où Dordogne et Garonne se défient du regard avant de se jeter dans l’Océan.

Si, sur le plateau de l’Entre-deux-Mers, les terres argilo-calcaires se sont longtemps révélées plus favorable à la production de céréales, cela n’a pas empêché la vigne d’y être présente. Au fil des siècles, la monoculture viticole a progressivement conquis la majeure partie de l’espace disponible entre les deux fleuves, avant que les Hollandais ne les commercialisent au XVIIe siècle.

Après avoir pénétré les marchés anglais et hollandais, « les vins bordelais connaissent pour la première fois une renommée mondiale au XXe siècle » ajoute Sophie. Un changement qui induira un essor plus industriel de la viticulture.

« Le principe des Belles Goulées est de rattacher le monde viticole et le monde naval, explique Paul Dupouy, le directeur de l’association des chantiers Tramasset. Ces deux secteurs sont interdépendants car le vin avait besoin de bateaux de fret, notamment ceux des chantiers navals Tramasset qui existent depuis 1837. »

L’arrivée des bateaux aux Chantiers Tramasset (DR)

Entre coteaux et fleuve

L’ancien chantier naval faisait partie des six chantiers du Tourne et de Langoiran. Il participait à la construction des yoles, des filadières, des coureaux, des gabares et des sapines pendant la période où les bateaux en bois assuraient le transport sur la Garonne. Cette entreprise florissante a employé jusqu’à 40 ouvriers dans les années 1930.

« C’est à partir de la Première guerre mondiale que l’on a commencé à observer une décroissance du fret fluvial. Le phénomène s’est prolongé jusqu’à la fin des années 1950-60 avec un gros coup d’arrêt après la Seconde guerre mondiale avec l’arrivée du camion », détaille Paul Dupouy.

En déclin depuis le début des années 1960, les chantiers seront finalement fermés en 1985 et laissés à l’abandon, puis rachetés par la mairie du Tourne, et relancés en 1997 par l’association Les Chantiers Tramasset.

Au Tourne demain, les Belles Goulées – journée organisée par Les Chantiers Tramasset, la cave Mes Domaines vins, et soutenue par Rue89 Bordeaux –, prendra une nouvelle fois le pari de réaliser « l’intermédiaire entre le monde des coteaux et celui du fleuve », dans une approche écologique. Ella Bordais, de l’Université Populaire de Bordeaux y animera notamment un atelier, sous la forme d’un jeu de société, sur les conséquences des pesticides dans la vie des travailleurs du vin.


#Les Belles Goulées

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