Le 5 juin, La Villa Shamengo a posé sa première pierre symbolique sur la rive droite de la ville de Bordeaux. Ce projet de villa-labo pour valoriser sous un même toit les innovations vertes, sociales et digitale avait été validé le 6 juillet 2018 par la signature de Bordeaux Métropole d’une convention d’autorisation d’occupation temporaire (AOT).
Shamengo, association nationale fondée par la journaliste Catherine Berthillier, va donc construire avec l’aide de ses « pionniers » une villa nomade. Pendant cinq années, 15 résidents pourront tester un nouveau mode de vie écologique et innovant.
Pour l’inauguration de cette Villa, les Pionniers Shamengo ont fait découvrir au public leurs innovations via des ateliers ludiques. Au programme, disco-soup, valorisation des bio-déchets, exfloration et peinture végétale, cuisine avec du pain recyclé, cosmétiques bios, fabrication de meubles…
Un projet unique au monde
L’expérimentation et la découverte d’un nouvel art de vivre : c’est le cœur du projet selon Catherine Berthillier. Les 15 résidents seront sélectionnés pour vivre pendant 6 mois dans cette drôle de villa bordelaise. Un quart de ces personnes sera bordelais, un quart français, un quart européen et un quart étranger. Tout le monde peut postuler : étudiants, sans-emploi et même des personnes actives qui souhaitent prendre un congé sans solde. Ils obtiendront à la fin de cette expérience une équivalence de formation, une qualification qui sera « valorisée » par certaines entreprises.
Car le but est avant tout d’impulser une dynamique. La fondatrice veut que « le monde entier vienne à Bordeaux pour voir cette villa ». D’ailleurs, tout le monde aura la chance de visiter cette « maison-labo-école ».
« Ce n’est pas un musée mais c’est une vitrine, une fenêtre ouverte sur le monde de demain. La Villa Shamengo pourra accueillir 200 personnes maximum et les inscriptions seront gratuites. »
Le projet ne prolongera pas son séjour bordelais après l’expiration de l’AOT. La fabrication d’un bâtiment nomade coûte cher et le modèle est donc construit par essence pour être exporté. D’ailleurs, d’autres villes sont déjà intéressées pour accueillir l’équipe Shamengo.
Un projet qui pose encore question
En 2018, la non-concertation des riverains et la discrète publicité autour de la mise en concurrence du projet avait déjà été vivement critiquée, et des riverains ont déposé deux recours au tribunal administratif. En cette journée de présentation beaucoup de bordelais s’interrogent. Une jeune femme demande comment le projet va être financé. La fondatrice répond que ce sont avant tout les pionniers qui apportent beaucoup à la Villa Shamengo…
En réalité, l’association française touche de l’argent public (665000 euros du programme Ville de demain/Ecocités financé par le gouvernement) et de fonds privés venant notamment de grandes entreprises comme Eiffage (BTP), qui a versé 200000 euros. Mais la fondatrice nous rassure, « il n’y aura pas un gramme de béton dans notre villa. C’est le groupe qui va apprendre de nos innovations ».
Ce projet 100% parisien veut associer les citoyens bordelais au projet. Comment ? On leur demandant par exemple de bien vouloir héberger gratuitement les Pionniers Shamengo qui travaillent dans la fameuse Villa… A la fin de cette inauguration en petit comité, un bulletin d’adhésion a été distribué. Le bénévolat est récompensé par des tarifs préférentiels (une heure donnée = un point Shamengo) et les participations financières des personnes physiques et morales permettent une réduction d’impôt.
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