Nouvelle tentative pour encadrer les loyers au conseil municipal de la ville de Bordeaux. Ce lundi 8 juillet, Vincent Feltesse a proposé un vœu pour son expérimentation.
« Depuis 2000, les prix des logements a augmenté de 60% sur Bordeaux. En 19 ans, le pouvoir d’achat a augmenté de 10%. Bordeaux est la 5e ville la plus chère de France à la location, la 2e ville à l’achat. […] On ne peut plus vivre en ville à part si on a accès à des logements sociaux ou d’importants moyens pour y vivre. »
L’ex-socialiste a également évoqué « les premiers résultats concluants » que « la loi Alur de mars 2014 avait permis lors des phases de test notamment à Paris et à Lille ». Il a rappelé que « la loi Elan, votée sous la mandature Macron, peut permettre une expérimentation sur 5 ans. Paris l’a déjà demandée. Aix et Marseille y réfléchissent ».
Ce sera encore une fois non pour la majorité à Bordeaux, fidèle à la position d’Alain Juppé en 2017. Voté par les élus écologistes, socialistes et apparentés, le vœu a été rapidement rejeté après un bref débat.
« Je ne suis pas certain qu’il faille agir sur les résidence principales », avait répondu Nicolas Florian, le maire de Bordeaux précisant vouloir « attendre la rentrée pour réfléchir ».
Une pétition après « une déception »
Pour remédier à cette « occasion ratée », un « Collectif pour l’encadrement des loyers de Bordeaux » s’est aussitôt créé et vient de lancer une pétition. Des chiffres y sont détaillés :
« Dans l’agglomération bordelaise, le loyer moyen est passé de 9.1€/m2 avant 2011 à 11.5€ en 2016-2017 (Données de l’observatoire des logements de Gironde). Puis Bordeaux a connu une hausse sans précédent de 15%, notamment lié à l’arrivée de la LGV. En moins de 10 ans, les loyers ont ainsi augmenté d’environ 40%, avec un pouvoir d’achat qui, lui, n’évolue pas. A titre d’exemple, un logement de 25 m2 initialement valorisé à 400€ par mois aura donc subi une augmentation mensuelle de 175 €. »
Dans un communiqué, la socialiste Emmanuelle Ajon rappelle que « la ville de Bordeaux répond en tous point aux critères requis (de la loi Elan) » et que la municipalité « pourrait dès septembre présenter son projet, et déposer sa candidature afin que le dispositif soit mis en place au 1er janvier 2020″.
Engagée « avec des citoyens et des militants socialistes » a-t-elle précisé, la conseillère municipale explique que ce collectif était « en gestation depuis quelques mois et le dernier refus du conseil municipal l’a fait sortir du bois ». « Un nouveau maire, une nouvelle génération, ainsi que la problématique du logement qui s’est accrue » ont laissé poindre un espoir. Finalement, « c’est une déception pour beaucoup. »
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