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Après Liberté !, la saison culturelle 2021 de Bordeaux s’intitulera Bienvenue !

La saison Liberté ! se clôture ce mardi, même si des expositions se poursuivent, et des spectacles sont encore au programme. Saluant le succès populaire et artistique de l’évènement, la mairie annonce une troisième biennale pour 2021. Consacrée à l’hospitalité, elle aura pour nom Bienvenue… comme le collectif bordelais mobilisé pour les réfugiés.

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Après Liberté !, la saison culturelle 2021 de Bordeaux s’intitulera Bienvenue !

Deux ans après « Paysages » montée pour l’arrivée de la LGV à Bordeaux, « Liberté ! » s’est traduite par « une montée en puissance » de ce concept de saison culturelle biennale, qui sera reconduite en 2021, annonce ce mardi Fabien Robert.

Les 120 propositions labellisées « ont mis en valeur des artistes d’ici et d’ailleurs », et permis de « revisiter une partie du patrimoine bordelais fermé au public », comme l’hôtel de Ragueneau, où s’est exprimé l’adjoint à la culture du maire de Bordeaux.

« Alors que l’été à Bordeaux, ce n’était pas simple, Liberté ! a rencontré son public », poursuit-il.

Déferlantes

Les évènements de la saison ont attiré au moins 600000 personnes, selon la mairie de Bordeaux. Elle précise que ce décompte ne comprend pas « ceux qui viennent naturellement aux festivals de musique présents les autres années et hors saison, comme Relâche », ni les passants admirant des installations dans l’espace public.

Il inclut en revanche la foule qui s’est pressée aux concerts de la saison, notamment Arthur H avec l’Harmonie de Bordeaux, ou aux spectacles de rue, dont Horizon, création de Raphaëlle Boitel et de ses yamakasis et circassiens qui ont investi le toit du Grand Théâtre. Mais aussi les visiteurs de Chapelle du CROUS – et son œuvre de Zilvinas Kempinas – ou du temple des Chartrons repensé par Gonzalo Borondo – et dont l’ouverture a été prolongée jusqu’au 22 septembre.

Le spectacle Horizon, sur le toit du Grand Théâtre, le 12 juillet 2019 (Pierre Planchenault/DR)

La fréquentation comprend également les 100000 visiteurs recensés dans les expositions labellisées par la saison, comme « La Passion de la liberté » à la Galerie des Beaux-Arts, avec des œuvres prêtées par le musée du Louvre (et visible jusqu’au 13 octobre), ou encore « La déferlante surf » au Musée d’Aquitaine (jusqu’au 1er décembre).

« Un bon format »

L’élu à la culture se félicite que Liberté ! n’ait pas « cédé aux pulsions évènementielles » et soit devenue « un laboratoire où l’on peut prendre des risques » et « mettre en avant les forces vives du territoire ».

Après les difficultés à trouver un évènement susceptible de succéder au mythique Sigma, Fabien Robert pense que la Ville a trouvé avec la saison culturelle « le bon format, le bon rythme et la bonne organisation collective. » Aussi, elle a acté la tenue d’une saison 3, en 2021, ainsi que son thème, très politique : l’hospitalité, la bienveillance, résumées sous l’appellation « Bienvenue ! ».

« Après l’axe nord-sud de Paysages pour la LGV vers Paris, après Liberté ! qui nous a tourné vers l’océan, nous avons voulu symboliquement regarder vers l’est et les territoires voisins, car la solidarité territoriale est une question politique majeure, explique le Premier adjoint de Nicolas Florian. Bordeaux est une terre d’accueil depuis toujours. En outre, 2021 sera l’année croisée France-Portugal, pays avec lequel notre pays a une forte histoire. Et aussi celle du 250e anniversaire des Lettres persanes, de Montesquieu » (critique voilée de la société et de la politique française au XVIII° à travers la correspondance de deux voyageurs persans, NDLR).

Les villes de Libourne, Angoulême, Mont-de-Marsan… avec lesquelles sont nouées des coopérations, seront invitées à investir la programmation à Bordeaux, et la réciproque pourrait être de mise. L’élu évoque également l’accueil des nouveaux arrivants à Bordeaux, ainsi que « la question des migrants économiques et climatiques sera toujours d’actualité » en 2021 :

« Avec le réchauffement planétaire et les sécheresses qui se multiplient, il aura toujours plus de monde prêt à risquer la vie en prenant la mer ou en traversant des montagnes, il faut se préparer à les accueillir. »

Sur le miroir d’eau (Pierre Planchenault/DR)

« Nous ferons des propositions à Bienvenue »

Évidemment, Fabien Robert n’ignore pas que « Bienvenue » désigne déjà, justement, un collectif d’organisations et personnalités bordelaises, dont Rue89 Bordeaux est partenaire. Constitué pour soutenir les réfugiés, ce collectif organise depuis deux ans des évènements culturels et des débats afin de mobiliser les citoyens, et lever des fonds pour l’ONG SOS Méditerranée.

« Une des premières choses que j’ai faite a été de contacter Eric Chevance (un des membres de ce collectif, NDLR), répond Fabien Robert. Il faut respecter ce qui existe déjà, nous sommes ouverts à travailler avec eux. Ce collectif doit jouer un rôle dans cette saison, et nous leur ferons des propositions. Nous aurons des entretiens, ces débats confiés cette année à Jérôme Clément. »

Joint par Rue89 Bordeaux, Eric Chevance salue d’abord la correction du premier adjoint, qui a prévenu le collectif Bienvenue que ce nom serait sans doute adopté pour la prochaine saison.

« Nous n’avions pas la possibilité de s’y opposer, c’est un nom courant qui n’est pas déposé et est utilisé par d’autres associations, et nous ne sommes de toutes façons pas dans cette logique, précise-t-il. Nous prenons acte du choix de la mairie, et attendons avec notre équipe de rencontrer Fabien Robert – un rendez-vous est prévu fin aout -, avant de décider collectivement comment répondre à sa proposition. »

Eric Chevance se félicite que le sujet de l’hospitalité, « particulièrement sensible en ce moment », soit une thématique sur laquelle les artistes soient amenés à travailler pour la programmation de la prochaine saison.

Alors que le collectif Bienvenue est accaparé par l’urgence – les migrants et sans-domicile à la rue après les expulsions de squats par la préfecture -, il plaide au passage pour que les communes de la métropole agissent , en utilisant par exemple leur pouvoir de réquisition de logements vides et de bâtiments publics.


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