Une dizaine de publications ont fleuri le jour de son lancement sur Facebook le 31 juillet. Deux jours plus tard, il y en a des centaines, signées par de simples citoyens comme des militants, engagés associatifs ou politiques, des habitants de Bordeaux et d’ailleurs.
L’appel « Il est temps d’élever la voix » se veut une « action populaire et collective ». Il s’agit d’un texte, souvent repris sur le modèle initial, accompagné du hashtag #StopExpulsions. Il s’adresse à Fabienne Buccio, préfète de la Gironde, afin de cesser les expulsions et les évacuations des squats.
« Dire les choses, c’est agir »
« Je m’appelle …, j’habite à …, je suis … et citoyen responsable, libre de ses actes et de ses paroles.
Aujourd’hui, … 2019, je déclare publiquement que je m’oppose de la façon la plus ferme à la vague d’expulsion de squats qui sévit actuellement dans la métropole bordelaise, mettant à la rue des réfugiés et des sans-logis, hommes, femmes et enfants… »
Cette mobilisation, assez unique en son genre, est l’initiative du collectif Bienvenue qui réunit une vingtaine de citoyens bordelais œuvrant pour la sensibilisation à l’accueil des réfugiés. Membre de ce collectif, Eric Chevance ajoute :
« Face aux nombreuses expulsions, certains s’indignent mais ne savent pas comment le manifester. D’autres sont mobilisés dans des initiatives venant en aide aux expulsés. Cette publication est l’occasion pour tous de se faire entendre et de générer une vague de solidarité qui, nous l’espérons, fera réagir de manière positive la préfète de la Gironde. Dire les choses, c’est déjà agir. Chacun fait comme il peut, et toute contribution, même modeste, est importante. »
Des chiffres et des lettres
En réaction aux dernières expulsions qui ont mis à la rue environ 200 personnes, et pour rappeler le chiffre de 2000 sans abris sur la métropole bordelaise, les initiatives des collectifs de citoyens et des associations se sont multipliées ce dernier mois.
La dernière en date est une lettre envoyée ce vendredi 2 août à Jacques Toubon, défenseur des droits. On peut y lire :
« […] Des citoyens et citoyennes solidaires en nombre, ainsi que l’ensemble des associations humanitaires sont actuellement mobilisés pour pallier aux urgences, mais la situation est devenue intenable. Malgré les différentes alertes et plusieurs réunions, notamment avec les collectivités locales et territoriales, aucune solution satisfaisante n’a été proposée.
[…] Cet état de choses s’aggrave de jour en jour. Sans égards pour les hommes et les femmes en danger, Madame Buccio s’obstine. Sourde à toutes les alertes et aux arguments tant législatifs qu’humanitaires, elle a récemment déclaré lors d’une conférence de presse le 17 juillet dernier que les expulsions se poursuivront. Cette annonce a été reçue comme un coup de poignard par les personnes expulsées comme par celle et ceux qui les soutiennent. Elle prouve l’indifférence de l’Etat et l’insensibilité de sa représentante. Les citoyennes et citoyens respectueux des valeurs de la République que nous sommes ne sauraient l’accepter. »
Elle est signée par de nombreuses associations et collectifs comme Bienvenue, le Collectif des Migrants de Bordeaux (CMB), le collectif Egalité des Droits (CED), AREVE, Médecins du Monde Délégation Aquitaine, La Cimade, l’Assemblée Girondine des Etats Généraux des Migrations (EGM33), RESF33, Fédération des Acteurs de la Solidarité-Nouvelle Aquitaine (FAS-NA), Ligue des Droits de l’Homme Gironde, DAL 33, Amnesty International Bordeaux, Ovale Citoyen, Les Maraudeurs, Solidarité migrants Eysines, Médecins sans Frontières, ASTI.
UD-CGT, FSU33, La France Insoumise, Génération.s, Place Publique, le Parti socialiste de Gironde, et EELV-Gironde ont également cosigné la lettre.
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