Le protocole d’accord sur la revitalisation du site industriel de Ford Aquitaine Industries (FAI) a été validé ce lundi 21 octobre à la préfecture de la Gironde. L’État et les collectivités territoriales adoptent donc l’après fermeture : démantèlement, dépollution, revitalisation du bassin d’emplois, devenir du terrain.
Ils encaissent ainsi un chèque de 14 M€ fait par Ford pour la reconversion du site. FAI leur cède en outre 13 hectares de terrain (d’une valeur de 4 M€) pour préparer l’installation de nouvelles activités. Soit un accord d’une valeur de 18 M€. « Nous acceptons ce plan car il n’y a pas d’autre solution », déclarait le 27 septembre dernier Patrick Bobet, président de Bordeaux Métropole, lors de l’adoption du protocole d’accord par le conseil.
« Ford s’en sort très bien, estime la CGT. La “guerre” promise par l’État, le ministre Le Maire, Juppé, Rousset notamment, n’aura finalement pas eu lieu. […] Les pouvoirs publics ont plié face au diktat de la multinationale, signant un accord rédigé par Ford et taillé sur mesure. »
« Une terrible capitulation » pour le syndicat qui dénoncent dans un communiqué « le mieux que rien » et l’ « objectif surréaliste de créer 2100
emplois » qu’avance le protocole.
La bataille continue
« Il y avait autre chose à faire que de signer un accord qui laisse tout pouvoir à Ford. Rien n’empêchait de mener le bras de fer avec la multinationale, de la contraindre à lâcher le terrain et les machines pour donner une chance à une réindustrialisation du site. Il y avait tout simplement au bout la nécessaire réquisition, la réappropriation d’un outil de travail qui aurait pu être mis au service de la collectivité » ajoute le communiqué.
En effet, Ford va rapatrier certaines machines à son siège social européen de Cologne, alors qu’il est prévu que le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en récupère pour la formation d’apprentis.
« Nous mènerons une bataille pour faire reconnaître le droit “sacré” à l’emploi, pour qu’une législation contre les “casseurs d’emplois” soit effective, pour stopper les licenciements et les suppressions d’emplois à Ford comme ailleurs » conclut le syndicat.
A noter que l’action menée en justice par la CGT-Ford contre cette fermeture est toujours d’actualité puisque le syndicat veut se pourvoir en cassation.
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