Il avait disparu du jour au lendemain, en 1988, après le spectaculaire casse de la Brink’s de Toulouse avec un butin de 11 751 316 francs (soit 1,79 million d’euros) sans le moindre coup de feu. Il est réapparu 28 ans après. Le 16 novembre 2016, Gilles Bertin traverse à pied la frontière franco-espagnole pour se rendre à Toulouse.
Fatigué de vivre dans la clandestinité et le mensonge, l’ex-punk bordelais est venu d’Espagne remettre son destin entre les mains de la justice française. En juin 2018, il est condamné à cinq ans de prison avec sursis.
Nouvelle (courte) vie
Gilles Bertin est soulagé. La clémence de la justice est due au « bon comportement de l’accusé » et sa « démarche » de se rendre volontairement huit ans avant la prescription.
Le repenti échappe ainsi à la prison et retrouve sa compagne et son fils à Barcelone où il avait repris un bar de quartier. Il publie Trente ans de cavale, ma vie de punk aux Editions Robert Lafont.
Né en 1961 à Paris, Gilles Bertin était venu à Bordeaux avec ses parents fonctionnaires mutés sur la région. Le fan des Sex Pistols quitte le cocon familial à sa majorité pour s’installer dans un squat et fonder un groupe de punk au début des années 80, les Camera Silens. Il est fasciné par la lutte armée qui gagne l’Europe : Action directe en France, ETA en Espagne, la RAF en Allemagne, les Brigades rouges en Italie, l’IRA en Irlande du Nord… Cette fascination nourrit sa musique et sa révolte avant de tomber dans les affres de la drogue. « L’héroïne a été ma première erreur », dira-t-il plus tard.
Ce jeudi 7 novembre, Gilles Bertin décède à l’âge de 58 ans des suites d’une longue maladie après avoir passé plusieurs semaines dans le coma dans un hôpital à Barcelone ; trois ans plus tard, presque jour pour jour après son retour fracassant.
Chargement des commentaires…