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Des piscines au Crédit municipal de Bordeaux, sept chiffres qui ont fait des vagues au conseil

Le dernier conseil municipal de l’année a grandement été consacré au budget 2020 de la Ville. Sur fond de campagne électorale désormais bien lancée, l’opposition a attaqué Nicolas Florian sur plusieurs sujets. 

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Des piscines au Crédit municipal de Bordeaux, sept chiffres qui ont fait des vagues au conseil

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C’est le % de baisse du taux de taxe foncière que Nicolas Florian assure avoir réalisé en 2019, « soit 2 millions d’euros qui ne seront pas payés par les Bordelaises et les Bordelais ». La Ville note que des grandes villes de France, la hausse du taux de taxe foncière est « parmi les plus faibles » (+6,34% depuis 2002, contre +30,05% à Marseille, notamment).

« Je ne vais pas être gentil, mais je ne vous en veux pas, attaque le conseiller municipal Matthieu Rouveyre, rappelant qu’il s’exprimait probablement pour la dernière fois sur un budget de la Ville. Vous avez annoncé une baisse des taux, ce qui ne mange pas de pain et peut valoir un gros titre à quelques mois des élections, mais l’impôt des bordelais va augmenter », 

De fait, la fiscalité directe (taxes d’habitation, taxes foncières) devrait rapporter 3,6 millions d’euros supplémentaires (+1,5%) dans le budget 2020. Celui-ci table sur 293,5 millions de ressources fiscales et 38 millions de dotations, pour un budget total de 592 millions d’euros, équilibré entre recettes et dépenses. 

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euros d’impôts locaux par habitant : c’est la « pression fiscale » subie par les Bordelais, relève Matthieu Rouveyre dans le document du budget. Le produit des impositions directes est ainsi 43% supérieure à la moyenne  dans les villes de plus de 100000 habitants (hors Paris), où elle est de 650 euros par habitant.

« L’impôt est une brique supplémentaire à ce mur invisible qui rend toujours plus impossible l’installation des classes moyennes et populaires à Bordeaux », estime l’élu socialiste.

D’autant, ajoute-t-il, que les dépenses de fonctionnement sont plus importantes qu’ailleurs – 1387€ par habitant (411 millions au total), contre 1150 pour les villes de taille équivalente. 

« On paye plus d’impôts qu’ailleurs, avec un coût des services public plus élevé qu’ailleurs, sans pour autant que ce service soit meilleur, résume l’opposant. Il faut entendre la galère des gens qui ne trouvent pas de place en crèche, ne peuvent pas nager près de chez eux, ou sont obligés de quitter Bordeaux car ils ne peuvent pas s’y loger. »

« Vous avez raison, prenez un peu de repos et ne vous prenez pas la tête avec tout ça », répond le maire. Ses adjoints venaient d’expliquer les projets sur le point d’être lancés, alors que les dépenses d’investissement s’élèveront en 2020 à près de 181 millions d’euros. 

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millions d’euros vont par exemple être consacrés en 2020 à la réhabilitation de la piscine Galin, un symbole du manque de plans d’eau à Bordeaux. Sa livraison plusieurs fois repoussée est désormais annoncée pour 2021.

La piscine Galin rénovée (Atelier Ferret Architecture/DR)

Également à la Benauge, une crèche de 40 places va être construite l’an prochain, pour 2,89 millions. Le nouveau groupe scolaire Tivoli/Rivière, un des quatre lancés par la ville, est un investissement de 5,65 M€, dont l’ouverture est prévue pour la rentrée 2020.

Le budget de l’éducation (42,77 millions) demeure un des plus gros postes de la Ville, et il augmente au fil des réformes nationales :

« 1,6 million d’euros sera par exemple consacré au dédoublement des classes maternelles en REP (réseau d’éducation prioritaire) l’été prochain », indique Emmanuelle Cuny, adjointe en charge de l’éducation.

Le groupe scolaire Tivoli/rivière (DR)

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millions d’euros aux écoles privées

Bordeaux aurait en revanche pu se dispenser de verser 3,8 millions pour les dépenses de fonctionnement des écoles privées sous contrat, « une dépense non obligatoire » selon l’élue écologiste Delphine Jamet.

« Aucune convention ne liait ces établissements avec la Ville, mais avec le passage de la scolarité obligatoire à trois ans, vous vous êtes trouvé dans l’obligation de budgéter 300000 euros supplémentaires pour tenir compte de cette nouvelle loi, et que l’Etat ne va pas compenser. »

Selon Nicolas Florian, ce n’est « certes pas une obligation mais 99% des communes le font ». Le maire n’avait en revanche « pas de mot » pour réagir à la comparaison selon lui « démagogique » faite par la conseillère municipale écolo entre le budget des illuminations de Noël de la ville (220000 euros), identique à celui consacré par la mairie à la la lutte pour l’égalité femme-homme.

Delphine Jamet s’est aussi émue que « 70% du budget consacré à la création et innovation culturelle » soit à destination de l’Opéra de Bordeaux. Un calcul erroné, rétorque l’adjoint à la culture Fabien Robert :

« La seule comparaison qui a du sens, c’est le budget de l’opéra, 17 millions d’euros, sur les 70 millions consacrés à la culture. C’est 20% de ce budget, ce qui n’est pas infamant pour un opéra national. »

Plus indigne est à ses yeux le refus de la Région Nouvelle-Aquitaine de reconduire sa subvention de 15000 au théâtre du Pont Tournant à Bacalan, au risque de mettre à terre cette structure. 

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résidences secondaires à Bordeaux, 13% de plus qu’en 2018 : Pierre Hurmic, conseiller municipal et candidat écolo à la mairie de Bordeaux, a évoqué ce chiffre pour regretter que la Ville n’ait pas davantage majoré la taxe d’habitation sur les résidences secondaires .

Cette majoration est en effet resté à 50%, générant 2,6 millions d’euros de recettes en 2019, quand l’Etat autorise à aller jusqu’à 60%. Pour le chef de file des écologistes, ce serait une arme efficace contre les locations saisonnières.

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marqueur Florian sur le budget

Le candidat écologiste a surtout attaqué le maire sur l’absence de « patte » de Nicolas Florian sur son premier budget en tant que maire.

« On peut chercher longtemps, on ne trouvera pas de spécificité Florian. Vous pouviez être un héritier fidèle (d’Alain Juppé) tout en osant vous montrer un peu transgressif. Or les budgets sont quasiment identiques au centime d’euro près, y compris sur les équipements ou les aménagements urbains alors que vous souligniez vos qualités de maire de proximité. »

Accusation « un peu insincère et malhonnête », répond Fabien Robert, qui souligne des effets concrets dans le budget sur le recrutement de policiers municipaux, ou d’agents dans les écoles et les services d’état-civil. » 

Pierre Hurmic souligne par exemple que la promesse de tripler le nombre d’arbres plantés à Bordeaux n’a pas été suivie d’un triplement du budget correspondant. Faux, lui répond Magali Fronzes, adjointe en charge des espaces verts :

« Vous pointez la ligne de gestion du patrimoine arboré, qui passe de 65000 à 105000 euros. Cela correspond à l’achat des arbres dans les parcs et jardins (…) mais ne résume pas à elle seule l’ambition du plan canopée, car elle ne compte pas les plantations dans les cours d’école, la  voirie ou les espaces publics. »

Nicolas Florian a rendu visite aux associations et citoyens mobilisés pour le nettoyage de la Jallère (DR)

Pierre Hurmic estime toutefois que ce budget n’est « pas à la hauteur du défi climatique » :

« Les maires sont en première ligne pour répondre au défi climatique, ils doivent être les hussards de la transition écologique. Cela vous oblige à mettre le paquet notamment budgétaire, vous ne le faites pas et ne faites pas partie des hussards. »

Le maire l’accuse en retour de « faire du greenwashing », tandis que Fabien Robert défend les décisions du nouvel édile d’abandonner les projets immobiliers de la Faïencerie, aux Bassins à flot, et de la Jallère au Lac. 

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% de capitaux de la Ville au Crédit municipal de Bordeaux.

Vincent Feltesse, autre candidat en lice pour la mairie de Bordeaux, déplore quant à lui que le débat budgétaire n’ait pas permis d’évoquer la situation de l’établissement bancaire, et des risques potentiels de sa gestion sur les finances publique.

L’ancien président de la Communauté urbaine de Bordeaux s’étonne que Nicolas Florian, en sa qualité de président du conseil d’orientation et de surveillance, n’ait pas été informé des prêts risqués accordés par le Crédit municipal.

« J’attends la remis de l’audit de l’autorité bancaire, et le mettrai alors au débat, répond le maire. Il n’y a pas un euro d’argent public au Crédit municipal et c’est une vision apocalyptique des choses, un peu malsaine, de laisser penser qu’un accident financier pourrait arriver. Au contraire, le Crédit municipal apporte une dotation au Centre communal d’action sociale (CCAS, de 600000 euros). (…) Toutes les garanties sont prises quand des prêts sont accordés, ce n’est pas moi qui ait pris la décision sur le prêt de 8 millions d’euros (finalement refusé, NDLR), c’est le comité d’engagement formé de professionnels, pas de politiques. S’il y a des dysfonctionnements, nous prendrons des décisions pour y mettre fin. »

Vincent Feltesse reprend le maire en affirmant que le capital du Crédit municipal est détenu à 100% par la Ville:  « C’est de l’argent public », qui place la collectivité en prêteur en dernier ressort.


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