Opération escargot toute la journée aux abords des parkings Mériadeck et Pey-Berland. Les grévistes de la régie Parcub, exploitant de ces parkings, distribuaient aux usagers des tracts expliquant leur démarche. Selon eux, ils étaient une « cinquantaine de salariés » en grève.
Nicolas Andreotti, directeur général, donne un autre chiffre :
« Officiellement, ce sont 23 salariés grévistes, à 10 heures, sur les 147 que comptent l’entreprise. S’ajoutent quelques personnes en repos et des retraités. »
Pour la majorité d’entre eux, les usagers que nous avons rencontrés comprenaient cette action. « Bon courage, il faut tenir », lance une dame aux grévistes. « On est tous dans la même galère », témoigne un autre automobiliste.
De nombreuses revendications
Leurs revendications portent sur de nombreux sujets : les mutations et changements d’horaires imposés, l’attribution de nouvelles responsabilités et évolutions d’échelons sans augmentation de salaire et/ou de prime, des nouvelles fiches de postes non conventionnelles avec plus de responsabilités, le changement de mutuelle pour une formule moins avantageuse…
Pour Nicolas Andreotti, « les engagements pris ont été respectés, à savoir ne licencier personne, aucune déclassification, la création de 16 nouveaux postes et que personne ne perde 1 € sur son salaire ». Quant aux suppressions de postes évoquées dans le tract, « cette affirmation est fausse », affirme le directeur général.
« Ils appellent “suppressions de postes” quelques postes qui vont être transformés. Nous serons 169 à l’issue de la réorganisation contre 153 auparavant. »
Les salariés ne s’opposent pas à cette réorganisation. « On veut bien mais avec une discussion », souligne Patrice Jourdan, délégué syndical FO, qui parle de « malaise social et mal-être social » dans l’entreprise.
« Tant qu’il n’y aura pas de dialogue, on continuera. Entre ce qu’il [Nicolas Andreotti] écrit et la réalité, ce n’est pas la même chose. »
Lorsque Nicolas Andreotti, alors directeur de la police municipale de Bordeaux, est nommé en septembre 2018, les salariés ont de « grands espoirs » – la régie se retrouvait avec un flou budgétaire de 4 millions d’euros de payés ou d’impayés. « Le problème c’est qu’il s’est retrouvé trop vite à appliquer la méthode musclée, sans consultation », déplore le délégué syndical FO.
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Grand Parc en grève
Un salarié, qui souhaite rester anonyme, a répondu à un appel à candidature. Au premier jour de travail, il s’est rendu compte que des tâches supplémentaires, comme réparer des barrières, décoincer des cartes bleues des caisses, sont venues se greffer à sa mission de sécurité. Pour lui, « ce n’est pas normal ». Il parle de « stress ».
Quelques salariés sont en burn-out, assurent les syndicats, qui parlent même d’une tentative de suicide. « Je n’en ai pas eu connaissance », assure Nicolas Andreotti, qui estime que les salariés refusent d’échanger lors des réunions mensuelles du CSE. Et d’ajouter : « Toutes les modalités de la réorganisation sont modifiables et discutables. »
L’été dernier, les syndicats ont fait appel à un cabinet afin qu’il fasse un audit sur la réorganisation et le fonctionnement de Parcub. Il donnera son résultat le 20 décembre. D’ici là, les salariés annoncent deux nouvelles journées d’action, le 9 décembre, jour de l’inauguration du parking du Grand Parc, et le 16 décembre.
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