Le site de l’université de Bordeaux situé place de la Victoire était occupé depuis le 4 décembre dernier, en soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites. La vingtaine d’étudiants qui occupaient les locaux la nuit dernière ont été évacués par les forces de l’ordre ce vendredi, aux alentours de 8 heures.
De source policière, l’évacuation se serait déroulée dans le calme et il n’y aurait pas eu de garde à vue. Les onze personnes, amenées au commissariat central « pour vérification d’identité », ont été libérées dans la journée.
Un appel a un rassemblement, ce vendredi soir à 17 heures, place de la Victoire a cependant été lancé sur les réseaux sociaux. Au départ censé soutenir les personnes interpellées puis libérées, il a été maintenu et a réuni plusieurs dizaines de personnes sur le parvis de l’Université, malgré l’absence de lieu d’accueil.
Un épicentre des luttes
« C’est un centre essentiel de la coordination des luttes qui tombe. Il va falloir tout reconstruire », témoigne Camille (pseudo), un des occupants de la fac.
Il faisait partie de la centaine de personnes mobilisées pour animer les lieux pendant ces trois dernières semaines. Pour l’heure, la préoccupation des étudiants est de pouvoir récupérer le matériel abandonné sur place lors de l’évacuation.
Entre assemblées générales interprofessionnelles, soirées de soutien, projections de films et même un « noël solidaire », le site de la Victoire était en effet devenu un incontournable lieu de rencontre des groupes associatifs, Gilets jaunes et syndicaux en lutte contre la réforme des retraites. L’occupation permanente des locaux avait ainsi conduit, le 15 décembre dernier, la direction de l’Université de Bordeaux à reporter les examens du premier semestre des étudiants en psychologie et sociologie au mois de janvier.
La direction de la communication de l’Université a déclaré ce jour dans les pages de Sud-Ouest que l’occupation continue du site « mettait en péril la sécurité des personnes qui l’occupaient et du bâtiment. Ce dernier est destiné aux cours et non a des soirées festives, entre autres ».
En fin de journée les locaux de l’université demeuraient fermés et gardés par un service de sécurité. Quant aux étudiants mobilisés, ils dénoncent la responsabilité de la présidence de l’Université dans cette décision d’expulsion, ils appellent à la mobilisation lors des prochaines dates d’action et cherchent une solution pour les nombreuses réunions programmées dans les jours à venir.
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