Plusieurs associations et collectifs – Alerte aux toxiques, Infos médoc pesticides, Alerte pesticides Haute Gironde et Générations futures Bordeaux – se sont réunies ce jeudi devant la chambre d’agriculture de Gironde (CA).
Munis de banderoles et pancartes, ils ont manifesté leur colère face à la non invitation de ces organisations pour discuter de la Charte des riverains (voir ci-contre). Celle-ci vise à établir des règles du jeu claires sur l’épandage des pesticides à proximité des habitations et lieux accueillant du public, dans le contexte des arrêtés anti-pesticides pris par plusieurs maires, y compris en Gironde.
Pas invitées
Il s’agit « du sort des riverains mais sans en parler avec eux », résume Marie-Lys Bibeyran, du collectif Infos médoc pesticides.
Les manifestants espéraient être reçus et entendus. En vain.
« Les associations n’étaient pas invitées, affirme Patrick Vasseur, vice-président de la chambre d’agriculture de Gironde. Seules étaient présentes les organisations agricoles, à savoir la Confédération paysanne, les viticulteurs bios, l’association des maires, la coopération agricole et l’administration de la CA. »
La réunion avait pour but de « se mettre d’accord sur le fond et les textes de la charte », poursuit le responsable de la Chambre d’agriculture. Le texte sera rediscuté « une fois par an minimum, au vu de l’évolution de la réglementation. Des points pourront être ajoutés. »
Une nouvelle réunion est prévue le lundi 16 décembre avec les associations environnementales, à laquelle seules Générations futures et Alerte pesticides Haute Gironde ont été invitées.
« La chambre d’agriculture devra se justifier d’inviter certaines associations et pas les autres », assure Marie-Lys.
« Phyto-Victimes sera aussi présent, répond Patrick Vasseur. On n’a pas invité Alerte aux toxiques, ni Infos Médoc pesticides, qui seront représentées par Alerte pesticides Haute Gironde. On préfère avoir des associations départementales plutôt que locales. Il y aura également la Fédération des grands vins de Bordeaux et d’autres syndicats. C’est plus compliqué de trouver des accords avec un nombre important d’associations, même si on ne sera pas d’accord sur tout. »
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« On ne pourra pas se passer de pesticides »
Selon Patrick Vasseur, la charte s’adaptera à la réglementation qui sera finalement appliquée par le gouvernement concernant les zones de non-traitement aux pesticides.
Mais pour Valérie Murat, d’Alerte aux toxiques, le débat sur ces zones « est une fausse question » :
« Elles ne vont pas empêcher les molécules de voyager. Cela déplace la vraie question sur la nature des produits. Il faut immédiatement interdire les pesticides les plus dangereux. »
Pour Patrick Vasseur, « on ne pourra pas se passer de produits phytosanitaires de synthèse » :
« Il faut travailler sur des produits qui ont un impact moindre sur l’environnement et éliminer les plus impactant. »
Les associations écologistes plaident aussi pour le traitement en bio (cuivre) de toutes les parcelles qui entourent les riverains et les 130 écoles de Gironde situées près de vignobles. Leur souhait : « faire passer les vignerons à une viticulture propre, respectueuse de la santé de l’homme, du producteur au consommateur.»
Après la réunion de lundi, la charte des riverains devrait être soumise « à ceux qui souhaitent la signer, jusqu’à fin décembre ». Ensuite, elle sera l’objet d’une concertation publique pendant un mois, après validation par la préfecture. La Chambre d’agroculture n’exclut pas que « certains éléments de la charte » évoluent à l’occasion de cette concertation.
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