Selon lui, l’illustration permet d’avoir « très peu de distance entre la pensée et le geste ». Sa technique, l’aquarelle, « n’est pas une technique en soi », mais « juste un moyen de balancer de la couleur, un moyen léger, qui va vite, spontané ». Arnaud Faugas, illustrateur bordelais, parle de l’illustration comme d’une écriture :
« On raconte une histoire avec quelques traits, c’est de la calligraphie. Des coups de pinceaux légers, rapides, qui se combinent pour donner un alphabet. »
A ne pas confondre avec la caricature, ou le dessin de presse, « l’illustration est une façon de surinterpréter les choses, extrapoler une situation ».
« Je m’ennuyais »
S’il refuse de se revendiquer d’une école ou d’une influence – « c’est prétentieux », Arnaud Faugas nomme discrètement Yvonne Préveraud de Sonneville, une artiste illustratrice bordelaise disparu en 1982, et au fil de la discussion, d’autres noms s’ajoutent : Sempé, Kiraz…
Cependant, le style de cet illustrateur bordelais est bien à lui et se reconnaît parmi mille. Il s’inscrit dans la grande tradition anglo-saxonne où des saynètes fourmillent dans une composition, un ensemble, pour raconter une histoire.
Né en 1960 à Bordeaux, Arnaud Faugas séjourne à Paris dans les années 1980 avant de vivre à Londres, et ensuite à New-York. Après un long séjour américain, il revient dans sa ville natale à l’âge de 30 ans. C’est là qu’il entame sa carrière artistique à laquelle il se consacre entièrement.
« J’ai commencé tard. De retour des Etats-Unis, j’ai atterri chez mes parents où je m’ennuyais un peu. Un jour en ville, je suis entré dans un magasin et j’ai acheté de quoi dessiner. Un an plus tard, avec 40 tableaux, je fais ma première exposition et j’ai tout vendu ! »
Bordeaux joyeux
Son style plait à une époque où « Bordeaux explose » :
« Je suis revenu ici nourri d’une culture américaine où l’illustration était prise très au sérieux, et le fait que les américains aimaient beaucoup leurs villes. Je suis arrivé à un moment où les Bordelais qui détestaient leur ville commençaient à l’aimer. J’ai très vite dessiné Bordeaux : le tram avec une écharpe de soirée, un chapeau haut de forme, etc. J’ai dessiné un Bordeaux joyeux et ça a plu. »
Depuis, la patte Arnaud Faugas s’est mise sur tous les sujets de la région : le bassin d’Arcachon, l’architecture et le patrimoine, le vin et la vigne… et ses illustrations s’arrachent et meublent les murs des amateurs d’art comme des collectionneurs, en passant par les demeures et les propriétés les plus prestigieuses.
Après un parcours où il a pratiqué le théâtre à Paris, accumulé les petits boulots dans les restaurants de Londres et des Etats-Unis, Arnaud Faugas installe son chevalet sur le port de la Lune et promène son pinceau partout où son regard se pose « avec poésie et fantaisie », notamment sur Rue89 Bordeaux.
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