Présentation du programme, débats télévisés, pas de doute la course s’est accélérée pour les candidats qui briguent le Palais Rohan. Cette semaine, après Pierre Hurmic à l’Athénée municipal le 29 janvier, Thomas Cazenave le 30, aujourd’hui, Nicolas Florian clôt la danse des colistiers.
Réunis au MIN (Marché d’Intérêt National) de Bordeaux Brienne, la presse massée devant le maire sortant s’attendait à une annonce forte. Dans ce lieu situé quai de Paludate, dans le futur nouveau quartier de la gare, Nicolas Florian explique avoir choisi cet espace « marqueur » car « l’alimentation, la santé sont au cœur de nos préoccupations ». Un lieu qui offre également « un accès au fleuve », appuyant l’importance de celui-ci, à proximité du futur pont Simon Veil, dans un quartier de « mixité », « en connexion avec Bordeaux ». Finalement, selon le maire, un « lieu très bordelais qui rayonne sur l’ensemble de la Région ».
Florian célèbre l’amour
Sur les 65 noms attendus de la liste du maire de Bordeaux candidat à sa réélection, 14 seulement ont été présentés. Pour le reste, il faudra attendre le 14 février prochain, date symbolique pour la présentation de l’ensemble des personnalités engagées autour de lui. Cette date, Nicolas Florian le dit sans détours, a été choisie avec soin.
« La Saint-Valentin nous permettra de déclarer notre amour à la ville et ses habitants » explique le maire.
Pas de lien donc avec cette même date qui avait ébranlé la classe politique bordelaise en 2019, lors du départ précipité d’Alain Juppé pour le conseil constitutionnel.
Pour Nicolas Florian, cette campagne porte le label « société civile » également martelée dans les campagnes des différents candidats. Il développe, « sur 52 élus de la majorité, 26 seront nouveaux, et 26 seront issus de l’actuel conseil municipal ». Donc sur les 65 personnalités de sa liste, s’y trouveront « 39 nouveaux et 26 élus sortants ».
Leurs profils, quant à eux, sont plutôt marquées CSP+, des citoyens pour la plupart primo-arrivants en politique, à l’exception de Benoît Simian, député LREM et du mouvement radical de la Gironde.
7 hommes, 7 femmes
Ici, pas d’ordre sur la liste, mais une présentation par ordre alphabétique pour éviter toute confusion. Christophe Adam, médecin généraliste de 52 ans, père de 5 enfants, se dit engagé dans des causes qui lui tiennent à cœur. Au départ médecin militaire, il s’engage avec Médecins du Monde auprès des Roms, des migrants et des mal-logés et devient responsable de l’antenne bordelaise de l’ONG. Jamais encarté, il explique « être désormais mûr pour passer à l’acte ».
C’est le cas également de Clarisse Casanova, avocate de 37 ans, qui avance « qu’on ne parle pas d’avenir quand on ne maîtrise pas l’histoire », argumentant que l’actuel maire de Bordeaux possède cette compétence nécessaire. Ou encore Charline Fournier, militante associative dans son quartier de Bacalan, qui a lancé le « Kfé des familles », et souhaite soutenir ce volet inter-quartiers dans la campagne.
Quant à Véronique Berge, ancienne correspondante de presse au journal Sud Ouest, elle salue le premier adjoint au maire Fabien Robert, qui lui a « donné envie de s’engager ». A leurs côtés, Géraldine Amouroux, fonctionnaire territoriale, conseillère départementale du canton de Bordeaux IV, Louis Fleury, directeur marketing et développement de la Chambre d’Agriculture de la Gironde, Fanny Guermonprez, directrice d’une école maternelle, Christophe Lastercoueres, professeur d’histoire à l’université Bordeaux Montaigne, Lionel Lepouder, chef d’entreprise, Albert Roche, médecin et président du CRIF Bordeaux-Aquitaine et Béatrice Sabouret, cadre à la poste.
Sans oublier Julia Mouzon, cheffe de projet de la campagne de Nicolas Florian, et engagée en faveur de l’égalité hommes/femmes. En 2012, elle a en effet lancé « Elueslocales » qui propose la formation d’élus pour « moderniser la vie politique locale ». Pour la cheffe d’entreprise de 35 ans, « ce qui change tout, c’est la personnalité du maire qui s’engage ».
Quant au benjamin de l’aventure, il s’agit de Guillaume Chaban-Delmas, petit-fils de l’ancien maire de Bordeaux de 1947 à 1995. S’il souhaite qu’on l’appelle « rapidement par son prénom », il ajoute n’avoir connu le personnage que jusqu’à ses 10 ans. Il retiendra surtout la bonne humeur et l’engagement, qualités familiales.
Benoît Simian sort du bois
La grande surprise de cette liste, c’est la présence du député LREM Benoît Simian. S’il n’a jamais caché son soutien à Nicolas Florian, il l’officialise cette fois en rejoignant sa liste et développe cependant son engagement macroniste qui « dépasse les clivages ».
« Au niveau local on est là sur des hommes, de l’humain, il faut laisser les chicaillas politiques à Paris si tenté qu’il faille en parler, car l’essence même du macronisme, c’est quoi ? C’est ce mouvement citoyen qui a vocation de rassembler l’ensemble des progressistes et d’ailleurs dans l’équipe sortante du maire de Bordeaux, il y a déjà un certain nombre d’adjoints qui appartiennent à la République en Marche. »
Quant au candidat LREM Thomas Cazenave, Benoît Simian a un avis sur la question :
« Il s’agit là d’une aventure personnelle qui oublie l’histoire de Bordeaux. Alain Juppé n’a pas manqué de soutenir le président de la République à plusieurs reprises et les députés que nous sommes, quand nous avons travaillé avec lui. Je suis très attaché à l’humain en politique et c’est ça le cœur de mon engagement aujourd’hui ici à Bordeaux ainsi que cette relation avec les territoires, car il y a beaucoup de défis à relever. »
Le document rassemblant le programme, les contributions et le projet de Nicolas Florian, au nombre de 170 000, seront édités et distribués la semaine prochaine.
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