« Un inspecteur des finances comme Alain Juppé, mais en plus souriant et moins chauve », un homme « ouvert », « pragmatique », brillant », « à l’écoute », « proche du chef de l’Etat »… Lorsqu’ils évoquent les raisons de leur engagement auprès de Thomas Cazenave, les 20 premiers « élus » appelés à figurer sur sa liste (qui comptera 65 noms) ne tarissent pas d’éloges à son endroit.
L’adhésion au candidat à la mairie de Bordeaux n’est pas sans rappeler celle suscitée jadis par Emmanuel Macron. D’ailleurs, plusieurs de ces personnalités bordelaises, estampillées « société civile », se sont pour la première fois engagées en politique en 2017.
C’est le cas de Véronique Juramy, directrice de l’immobilier de la SNCF Nouvelle-Aquitaine, et en charge des questions de mobilités dans l’équipe du candidat marcheur, ou d’Alexandra Martin, responsable d’un centre de formation dans l’industrie chimique, et militante associative à Bacalan.
Edouard Detraz, fondateur de l’entreprise Fauteuil Roulant Français, figurait lui sur la liste LREM, Renaissance, aux élections européennes en 2019, et veut « porter les questions d’accessibilité et de handicap » en cas d’élection aux municipales.
Coming out
A de rares exceptions près – comme Anne Wisniewski, directrice de crèche et conseillère municipale de Vendays-Montalivet déléguée aux affaires
scolaires (et ex EELV) -, ces personnalités issues de la société civile n’ont exercé aucun mandat. Elles n’ont donc guère d’expérience politique, mais le « renouvellement » est un argument utilisé tant par Macron que par son directeur de cabinet à Bercy : Thomas Cazenave affirme avoir sélectionné les candidats sur leurs compétences et leurs engagements professionnels ou associatifs.
Il a séduit quelques notables locaux qui font ainsi leur coming-out politique : Yves Delavallade, ancien bâtonnier du barreau de Bordeaux, Xavier Estugie, vice-président de l’UIMM (union des métiers de la métallurgie) Nouvelle-Aquitaine, un syndicat patronal, ou encore Alain Ribet, ex directeur du développement du journal Sud-Ouest, puis refondateur d’Objectif Aquitaine (devenu La Tribune Bordeaux).
Avec Véronique Sanders, directrice générale du château Haut-Bailly, ou Marie-Claire Pommarel, ancienne cadre du négociant Calvet, Renouveau Bordeaux coche des cases dans les réseaux du vin.
Pas de prise de guerre
Mais pour l’heure, Thomas Cazenave n’affiche pas de « prise de guerre », figures d’envergure nationale ou ralliements de la majorité municipale (dont les élus LREM, Marik Fetouh et Brigitte Collet, restent fidèles à Nicolas Florian) ou de l’opposition. Suite au désistement de Vincent Feltesse, quelques soutiens de l’ancien président de la CUB l’ont toutefois rejoint, dont Marco Franchi, seul ce jeudi à se dire de gauche.
L’ancien délégué interministériel revendique donc une « équipe diverse dans ses origines : âge, quartier, expérience professionnelle, convictions politiques ». Elle l’est moins dans ses origines sociales, marquées plutôt CSP+.
« L’important n’est pas de savoir où on est mais d’où on est parti », répond Marco Franchi. « Je touchais il y a quelques années encore l’allocation adulte handicapé, et si je suis là c’est parce que je me suis élevé par ma seule volonté », ajoute Edouard Detraz. « Aujourd’hui je suis cadre mais je suis issue d’un milieu ouvrier, j’ai grandi à Bacalan et j’ai commencé à travailler à l’âge de 19 ans », complète Alexandra Martin.
To do liste
Affirmant être « rassemblés autour d’un projet progressiste », aucun des candidats ne souhaite en revanche commenter celui du gouvernement, moyennement jugé progressiste, la réforme des retraites. « Pas le sujet », nous dit-on :
« Notre sujet, c’est le renouveau de Bordeaux, c’est marqué dessus, affirme Thomas Cazenave. On ne se positionne pas sur des thématiques nationales, mais entre l’héritage d’un côté et la revanche de l’autre. »
Les élections municipales diront si Renouveau Bordeaux parvient à se démarquer de la majorité et du climat social, tout en vantant la proximité de son leader avec Emmanuel Macron. D’ici là, la liste complète devrait être présentée mi-février.
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