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Une délinquance « maîtrisée et contenue » à Bordeaux

La préfecture a dévoilé ce mercredi le bilan 2019 de la sécurité en Gironde. Si les atteintes aux biens et aux personnes sont en hausse, les faits les plus graves (homicides et vols avec armes) sont moins nombreux, confirmant que la métropole bordelaise est « une zone plutôt protégée », d’après la préfète Fabienne Buccio. Explications.

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Une délinquance « maîtrisée et contenue » à Bordeaux

« Les violences les plus graves sont contenues en Gironde », dans un contexte d’augmentation nationale de la délinquance, selon le bilan 2019 de la sécurité dans le département, présenté par la préfète Fabienne Buccio lors de ses vœux aux forces de sécurité.

Le nombre d’homicides est ainsi en baisse – 20 l’an dernier contre 24 en 2018 -, tout comme celui des vols à main armée – 152 contre 167.  Plutôt positive, cette tendance paraît contre-intuitive vu la médiatisation de certains crimes l’an passé, qui avait alimenté la surenchère sécuritaire dans le débat public local.

Mais le département déplore par ailleurs une augmentation significative des atteintes aux biens (+20% de cambriolages, +4% de vols contre des personnes, +11% de vols de véhicules, +15% de vols dans les véhicules) et aux personnes (+10% de vols violents, +7% de coups et blessures volontaires).

« Nouvelles filières »

La préfecture en donne quelques facteurs explicatifs, à commencer par « l’augmentation continue de la population Girondine et le dynamisme du territoire ». Le département continue à accueillir 20000 nouveaux habitants par an (+1,4% de croissance démographique annuelle entre 2011 et 2016) et a « mulitplié les grands rassemblements festifs et sportifs » (dont les demi-finales du Top 14 en 2019).

La Gironde s’attirerait ainsi les appétits de « nouvelles filières de délinquance », selon Fabienne Buccio :

« Les cambriolages sont par exemple orchestrés par des équipes organisées et très mobiles, qui agissent dans plusieurs départements et auxquelles on peut rattacher plusieurs dizaines de faits.  Nous voyons aussi l’arrivée de jeunes se déclarant mineurs non accompagnés (MNA), dont les identités varient au gré des différentes interpellations. Ils sont parfois violents car sous l’emprise de drogues et de réseaux de traite humaine. Ils doivent voler pour gagner leurs places dans des squats insalubres. »

La préfecture évoque par exemple la hausse de 400% des vols dans le quartier du squat de la rue Lafaurie de Monbadon, expulsé l’été dernier. Pour endiguer ce phénomène, la DDSP (direction départementale de la sécurité publique) a instauré en septembre dernier une « cellule d’enquête MNA ». Elle a incarcéré depuis 33 jeunes « pour des faits de vols avec violence, cambriolages ou violations de domicile ».

Fabienne Buccio lors de ses vœux aux forces de sécurité (SB/Rue89 Bordeaux)

Effet #MeToo

Concernant l’augmentation des atteintes aux personnes, Fabienne Buccio estime qu’elle correspond à « une certaine montée de la violence, parfois encouragée par les réseaux sociaux dans les phénomènes de rixes entre bandes ». Mais selon la préfète, elle est « également le reflet d’une libération de la parole dont nous devons collectivement nous féliciter » :

« L’effet #MeToo a entraîné une augmentation de 16% des dépôts de plaintes pour violences sexuelles ».

L’amélioration de l’accueil des victimes de violences conjugales a d’ailleurs fait l’objet d’un financement de 87000 euros pour former les policiers et gendarmes et recourir à des intervenants sociaux.

Tout compte fait, la métropole bordelaise reste « une zone plutôt protégée » comparée à d’autres grandes villes, selon Fabienne Buccio, considérant que la délinquance y reste « maîtrisée et contenue ».

Trois enquêtes de l’IGPN

Elle a profité pour saluer l’ « exemplarité » et le « sang-froid » des forces de l’ordre. Car si lors du mouvement des Gilets jaunes les « milliers de manifestants qui ont sillonné nos villes sont dans leur immense majorité des gens respectables », la préfète accuse les « groupuscules violents qui se sont glissés dans leurs rangs avec pour seul objet de semer le désordre et la consternation » :

« Ils cherchaient à provoquer le geste qui va faire le buzz sur les réseaux sociaux, et celui-ci n’est jamais venu. »

70 procédures ont tout de même donné lieu à des enquêtes de l’IGPN, la police des polices. 67 ont été classées sans suite, 3 sont encore en cours. Parallèlement, 700 procédures ont été intentées contre des manifestants, et 325 PV ont été dressés pour participation à des manifestations illégales, donnant lieu à des amendes de 135 euros.

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