« Mesdames et messieurs, à vos pinceaux ! » Aussitôt, rouleaux et peinture à la main, quelques-uns se précipitent pour repeindre les vitrines du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). A côté, d’autres entonnent un chant :
« On est là, on est là
même si Monsanto ne veut pas
On est làOn est là, on est là
même si Castaner ne veut pas
On est là… »
Ce samedi 8 février, vers midi, une vingtaine de militants écologistes se retrouve devant le CIVB, cours du XXX-juillet à Bordeaux. Le collectif Action Non Violente-COP21 Gironde veut « repeindre en vert » la façade de l’institution représentant la filière viticole locale et « mettre en lumière l’utilisation massive des pesticides dans les vignobles bordelais et exiger une transition rapide ».
« On veut rappeler au CIVB ses engagements annoncés en 2016 et qu’il n’a toujours pas tenus, déclare Juliette, activiste du collectif. La sortie définitive des pesticides était annoncée progressive sur 3 à 5 ans. Si certaines régions de France jouent bien le jeu de la conversion en agriculture biologique, les châteaux bordelais restent les plus mauvais élèves avec seulement 6.7% des parcelles labellisées en bio et plus de 3320 tonnes de pesticides déversées par an. »
« Punchy »
« Je trouve ça magnifique ! Ils sont pleins d’imagination » s’exclame Sylvie Nony. La porte-parole d’Alerte Pesticides Haute-Gironde est conviée à assister à cette action, qu’elle qualifie de « punchy ». Elle ajoute :
« Nous organisons les États généraux des riverains sur le thème des pesticides à Blaye le 15 février. Depuis, notre association fait l’objet d’intimidations et de surveillance de la part des policiers de la cellule Déméter. Nous avons en effet dénoncer la mise en place de l’observatoire de l’agribashing que la préfète de la Gironde a bien voulu, alors que seulement dix départements ont accepté de le faire en France. »
Mise en place en 3 octobre 2019, la cellule Déméter de la Gendarmerie nationale intervient dans le cadre d’actions jugées comme « atteintes à l’encontre des agriculteurs ». « Elle s’inscrit dans une stratégie déployée par le Gouvernement en faveur du monde agricole. »
« Nous sommes là pour rappeler aussi au ministre Castaner que nous ne baisserons pas les bras, ajoute Juliette. Nous dénonçons cette politique et la mise en place de cette cellule. Face à ces intimidations, nous sommes encore plus déterminés. Ils feraient mieux d’aider les agriculteurs à sortir de ce système où ils sont maintenus par les lobbies et les groupes industriels. »
Dans son communiqué de presse, ANV-Cop21 réclame « l’arrêt immédiat des pesticides de synthèse (CMR, perturbateurs endocriniens et fongicides) ainsi que la protection des populations sensibles (établissements scolaires, femmes enceintes, etc) ».
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