Les travaux de la déviation du Taillan « peuvent se poursuivre », s’est réjoui ce lundi dans un communiqué le conseil départemental de la Gironde. Le maître d’ouvrage de cette nouvelle route salue ainsi la décision du tribunal administratif de Bordeaux, qui a rejeté
Le Département souligne qu’avec « la réalisation de cette déviation, ce sont d’abord des vies humaines qu’il s’agit de protéger », avec la déviation du centre du Taillan d’un tiers des 20000 véhicules qui le traversent. Et « c’est également la desserte du Médoc, très attendue, qui sera améliorée », poursuit le communiqué du conseil départemental.
« Cette première étape atteste de l’exigence environnementale sans précédent du projet (..), qu’avait traduit l’avis favorable au projet du Conseil National de la Protection de la Nature en juin 2019, estime-t-il. Le Département reste mobilisé pour mettre en œuvre avec les partenaires et associations qui le souhaitent, l’ensemble des mesures d’évitement, de réduction et de compensation que nécessite ce projet. »
« Risque de pollution »
Cette décision « n’est pas une surprise étant donné la dimension politique du dossier », a réagi pour sa part Natur’Jalles, qui « en prend acte ». Mais, rappelle l’ONG environnementaliste, « le tribunal des référés n’a pas pour rôle de mesurer le niveau de risque d’un projet mais de se prononcer sur la légalité d’un acte administratif », en l’occurrence la dérogation à la destruction d’espèces protégées.
« Sans préjuger de la suite judiciaire », l’association « entend désormais porter sur la place publique la problématique majeure » du risque de pollution de la ressource en eau potable de Bordeaux Métropole.
Car Natur’Jalles estime que n’ont été respectées ’ »aucune des conditions » fixées par l’expert hydrogéologue mandaté par le conseil départemental (vérifier l’épaisseur des alluvions par sondage et vérifier que le projet n’aura pas d’impact sur les eaux souterraines avec des piézomètres) . Le Département « s’en tient, en matière de prévention des risques, à installer des fossés étanches le long du tracé portant, par là-même, gravement préjudice aux zones humides traversées ».
L’association se demande donc si « le principe de précaution n’est pas mis en défaut » et si « le non respect des préconisations de l’expert ne remettent pas en cause, sinon la légalité du projet, du moins sa validité ».
Reste à voir si cet argument autorise une ultime offensive judiciaire, et ce dans les temps, les travaux de défrichement, puis de terrassement, qui vont commencer compromettant l’habitat de la centaine d’espèces protégées connues sur le site.
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