« On apprend ça en plein service alors que la salle est bondée de monde ! » grogne Aurélien, qui tient un bar à vins rue du Parlement-Saint-Pierre. ça, c’est l’annonce par le Premier ministre Edouard Philippe, ce samedi soir, de la fermeture à compter du soir même ) minuit, de tous les lieux publics « non indispensables ».
Comme ses voisins restaurateurs avec qui il a ensuite échangé, ils vont être contraints de jeter toutes les préparations qui ont été faites en amont de cette soirée du samedi.
« On ne capte pas chez nous. Donc en fait, on a prévenu les gens à la sortie, qu’il fallait qu’ils profitent de leur soirée, car tout fermait à minuit. Certains ne voulaient pas le croire ! » explique le patron qui a deux employés.
« Je suis inquiet, qui va payer leurs salaires ? J’espère que l’Etat prendra le relai sur la charge salariale » développe-t-il.
Mais, pour l’heure, ils ne savent pas ce qui les attend. Pas plus que la durée véritablement de cette fermeture, qui a été annoncée jusqu’au 15 avril prochain. Cette date pourrait-elle être prolongée ?
« Je ne peux pas rester les bras croisés »
Romuald, patron de la Bièristerie place du Palais, une cave à bières artisanale, se dit qu’il va mettre en place de la livraison de produits à l’aide de son vélo, pour tenter de sauver son économie. Mais sans savoir véritablement dans quelle mesure ce procédé est autorisé, sous quelles conditions…
« Tant pis, je le ferai quand même, je ne peux pas rester les bras croisés à regarder mon activité couler ! » déplore le chef d’entreprise, qui a déjà connu d’importantes difficultés avec le mouvement des « gilets jaunes » et la mobilisation contre la réforme des retraites. Au vu de son emplacement, les badauds ne se battaient pas pour s’installer boire une bière en terrasse.
Olivier, patron du Sur-mesure sur la même place du Palais, est lui aussi en colère. L’enseigne fait partie de 4 autres adresses en France. A Bordeaux, Olivier a quatre salariés.
« On avait déjà moins de monde dans ce climat très tendu. La fermeture des écoles, crèches et universités, on l’a su quatre jours avant. Mais nous, c’est quatre heures avant ! On s’organise comment maintenant ? » déplore-t-il.
Mais les rues de Bordeaux restaient animées en ce samedi soir, comme s’il fallait « trinquer une dernière fois ensemble » selon les derniers fêtards.
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